Les campagnes de fake news sont lancées en Russie contre les USA - © Panchenko Vladimir / Shutterstock
Les campagnes de fake news sont lancées en Russie contre les USA - © Panchenko Vladimir / Shutterstock

La Russie diffuse en masse des campagnes de désinformation dans le but de perturber les élections américaines et d'influencer les électeurs.

De l'aveu même des analystes du Microsoft Threat Analysis Center (MTAC), le phénomène de la désinformation pendant les campagnes électorales n'est pas nouveau. Pour cette échéance 2024, elle a même démarré « à un rythme plus lent que celui observé lors des campagnes de 2016 et 2020 », affirment-ils. Mais il semble que le vent se lève du côté du Kremlin, qui intensifie ses efforts pour interférer avec l'élection présidentielle américaine. Il dégaine l'artillerie lourde de la désinformation et de faux récits sur les réseaux sociaux et les sites de fake news.

Plusieurs groupes uniques affiliés au gouvernement russe ont été identifiés. Leur objectif principal est de réduire le soutien américain à l'Ukraine et d'alimenter des guerres intestines et, bien sûr, d'influencer les électeurs américains dans leur vote. Une campagne telle qu'elle aiguise même les appétits de la Chine et de l'Iran, assistés de l'IA. Le super pacte qu'ont signé les géants de la tech pour protéger les échéances électorales a intérêt à être solide.

L'escalade du Kremlin vers la désinformation massive avec les États-Unis et l'Ukraine en ligne de mire

Au cours des 45 derniers jours, des groupes ont diffusé de plus en plus de publications et de fake news sur les réseaux sociaux, cherchant à fomenter l'opposition au soutien américain à l'Ukraine et à attiser les divisions sur des questions sensibles. Dans son rapport, Microsoft a identifié de nombreuses opérations de ce type, le groupe le plus prolifique étant lié à l'administration présidentielle russe.

Parmi les campagnes de désinformation, Storm-1516. Ce groupe diffuse des discours anti-ukrainiens via Internet et des médias américains. Le contenu, souvent issu de désinformation, est ensuite repris par un réseau de sites Web qu'il contrôle, se faisant passer pour des sources d'information indépendantes. Une fois que la désinformation a circulé, le public américain commence à l'amplifier, souvent sans connaître la source originale. La fake news se propage.

Le rapport mentionne également deux autres opérations liées au Kremlin. L'une tente de relancer une campagne perpétuée par NABU Leaks, qui a publié du contenu alléguant que l'ancien vice-président Joe Biden était de connivence avec l'ancien dirigeant ukrainien Petro Porochenko. L'autre opération suit un modèle « hack and leak », qui consiste pour les hackers à pirater des données privées pour ensuite les diffuser.

Les fake news générées par l'IA n'ont plus autant de succès - © chainarong06 / Shutterstock
Les fake news générées par l'IA n'ont plus autant de succès - © chainarong06 / Shutterstock

Dans une moindre mesure, la Chine, l'Iran et l'IA prennent part à la désinformation

En marge du mastodonte russe, Microsoft a signalé que la Chine et l'Iran cherchent également à brouiller les cartes des élections américaines, mais en utilisant d'autres armes et dans un but plus politique qu'électoral. Les tactiques d'influence de la Chine exploitent la polarisation des peuples et sapent la confiance dans les démocraties. L'Iran quant à lui utilise plutôt le cyberpiratage, comme pendant la campagne de 2020, durant laquelle le groupe Phosphorus avait pris pour cible la messagerie des membres de l'administration et de l'équipe de campagne de Donald Trump.

Si l'on est désormais rompu aux contenus générés par l'IA, l'impact des deepfakes est bien moins important que ce que l'on peut penser.

Par exemple, des vidéos entièrement générées par l'IA de dirigeants tels que Vladimir Poutine ou Volodymyr Zelensky, bien que sophistiquées, sont souvent rapidement repérées et moins crédibles, car entièrement fabriquées. En revanche, les campagnes mêlant contenu réel et contenu généré par l'IA sont plus convaincantes et moins coûteuses à produire. L'audio a un impact plus important que la vidéo. L'audio génératif nécessite moins de ressources et reste plus difficile à démystifier sans les indices contextuels fournis par la vidéo.

Enfin, le public détecte mieux les contenus manipulés concernant des personnes familières. Les électeurs américains, ayant probablement vu de nombreuses vidéos des candidats de 2024, seront plus aptes à identifier les deepfakes de leur candidat favori ou ennemi.

C'est bel et bien la Russie qui tire son épingle du jeu, pour l'instant, dans l'arène de la désinformation contre son ennemi juré, les États-Unis.

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