Une poubelle pleine © Pixabay
Une poubelle pleine © Pixabay

L'IA connaît un nouvel usage depuis quelque temps. Celui de reconnaître les anomalies dans les poubelles de déchets destinés à être recyclés.

L'intelligence artificielle, c'est n'est pas que les IA génératives stars telles que Gemini ou ChatGPT. C'est aussi une technologie très plastique, qui peut être utilisée pour de nombreuses situations très différentes. C'est ce que nous prouve la start-up française Lixo, dont l'IA est capable de repérer les anomalies dans les poubelles dédiées au tri sélectif. Ce qui devrait pouvoir entraîner à terme un gain financier intéressant.

L'IA repère les mauvais déchets

Lixo a eu une idée. Adapter l'IA aux problèmes rencontrés par l'industrie de la valorisation des déchets, problèmes issus du grand nombre de déchets jetés dans les mauvaises poubelles. Une caméra est ainsi fixée dans la trémie (réservoir) du camion, et prend des photos à la chaîne des déchets lors du déversement de chaque poubelle, photos ensuite envoyées à un mini-ordinateur installé dans l'habitacle, qui repère tout de suite les mauvais déchets.

Un véritable enjeu, car ces anomalies ont tendance à coûter cher. « Un déchet jeté dans la mauvaise poubelle coûte deux à trois fois plus cher à la collectivité » indique ainsi à 20 minutes le délégataire de service public pour la métropole lilloise chez Veolia, Stéphane Caplier.

© Anton Gvozdikov / Shutterstock
© Anton Gvozdikov / Shutterstock

Les données devraient rester anonymes

Et il y a encore du chemin à faire. Lexo avait ainsi le mois dernier analysé quotidiennement quelque 8 000 poubelles, et sur près de la moitié d'entre elle, une anomalie au moins avait été repérée. Il s'agit en majorité de déchets en verre, en carton ou de sacs plastiques noirs.

Certaines collectivités ont déjà adopté l'IA, comme la Métropole européenne de Lille (MEL). Dans cette collectivité, 11 des 60 camions de ramassage intègrent l'équipement de Lixo, qui par ailleurs permettrait techniquement, et ce grâce à l'association des images de l'IA et l'étiquette RFID des poubelles, de repérer les foyers dans lesquels les anomalies se multiplient.

Une alternative à laquelle se refusent pour le moment les autorités. « Les données récoltées par l'IA lors des collectes sont et resteront anonymes. Il s’agit de faire de la pédagogie et non de cibler tel ou tel foyer » explique ainsi le vice-président en charge de la gestion des déchets, Régis Cauche. La Métropole cible plutôt les quartiers où les anomalies sont trop élevées pour « enclencher des actions de médiation et de sensibilisation des ambassadeurs du tri. » Et ainsi obtenir une meilleure prise de conscience des habitants.

Source : 20 minutes