La ville de Montpellier a annoncé plusieurs mesures afin de réfléchir au mieux à la manière d'utiliser l'intelligence artificielle (IA) de manière éthique et responsable. La mairie souhaite même développer un modèle de type ChatGPT made in Montpellier.
En mars dernier, Montpellier interdisait l'utilisation de ChatGPT à ses agents et fournisseurs. La ville n'est pas anti-IA pour autant, assure Manu Reynaud, l’élu en charge du numérique à la mairie.
Réfléchir ensemble pour utiliser l'IA de manière responsable
Il a notamment rappelé que l'IA conversationnelle était pointée du doigt pour la gestion des données personnelles réalisée par sa maison mère, OpenAI, et précisé que les entreprises étaient nombreuses à avoir interdit son utilisation pour ces raisons. C'est le cas d'Apple, qui souhaite éviter une fuite d'informations confidentielles sur ses produits par l'intermédiaire de ChatGPT. La décision de la mairie de Montpellier a été prise à « titre conservatoire », en attendant de mieux connaître le modèle.
« Voyez comment les réseaux sociaux, aujourd’hui, déstabilisent nos communautés démocratiques. On ne s’est pas forcément questionné avant, ils nous ont envahi, et aujourd’hui, on cherche à les réguler. Je crois que l’IA mérite un débat national citoyen. Nous allons lancer, nous, une convention citoyenne locale sur ce thème », a commenté Michaël Delafosse, le maire socialiste de Montpellier. Son objectif est « que des spécialistes du privé et du public expérimentent ensemble des solutions pour accompagner l'émergence de cette technologie ».
En parallèle, l'université de Montpellier a organisé, ce vendredi 26 mai, un colloque portant sur « l'intelligence artificielle dans le procès administratif ». Des formations dédiées à l'IA seront également organisées dans les établissements scolaires et les universités, tandis qu'un forum se tiendra dans la ville d'ici un an.
Un ChatGPT montpelliérain en préparation
Surtout, la mairie et l'université travaillent sur la création d'un modèle similaire à ChatGPT fait maison, en open source. Réservé aux agents de la ville, chercheurs et entrepreneurs, il sera mis au point à l'aide d'un supercalculateur « d'une très grande puissance », rapporte 20 Minutes. Manu Reynaud estime que cette IA sera plus responsable car hébergée localement ; elle sera par ailleurs dirigée par un comité éthique.
Selon le maire de Montpellier, ces différentes initiatives répondent à l'appel du commissaire européen pour le numérique, Thierry Breton. Ce dernier a enjoint les élus à « travailler sur des règles afin d'encadrer l'IA avec les entreprises volontaires dans l'attente d'une nouvelle législation dans l'UE », une référence à l'AI Act, texte actuellement en préparation mais encore loin d'être adopté, qui va instaurer de nombreuses règles pour l'utilisation de l'IA sur le Vieux Continent.
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Sources : 20 Minutes, France 3
