Les chatbots, qui peuvent personnifier des individus réels, seraient de plus en plus présents sur OnlyFans. Et ce, malgré les interdictions édictées par la plateforme.
Ce qui est fascinant avec l'IA, c'est que plus elle avance, plus elle contrefait particulièrement bien l'être humain. C'est ce qui avait notamment étonné le public lors de la présentation de GPT-4o. Mais s'il est intéressant de pouvoir accéder à un chabot aussi qualitatif, c'est aussi une porte ouverte à tous ceux qui souhaitent utiliser la technologie pour de mauvaise raison. Une utilisation mal intentionnée qui se retrouve maintenant un peu partout, et aussi sur OnlyFans.
L'intelligence artificielle à l'assaut d'OnlyFans
OnlyFans dépareille dans le domaine de la production de contenu pour adulte. La plateforme développe en effet un modèle particulier grâce auquel l'utilisateur peut, normalement, avoir une relation plus directe avec les acteurs qu'il rémunère.
Sauf que, selon une enquête de Reuters, les gens qui payent sur OnlyFans pour parler avec leur acteur ou actrice préféré auraient en fait, pour une partie d'entre eux, en face d'eux une IA. Certaines des agences qui s'occupent de la carrière des performers feraient en effet appel à des chatbots pour qu'ils s'occupent des échanges intimes.
Les IA, meilleures à la discussion ?
Évidemment, les producteurs de contenu en question n'expliquent pas à leurs souscripteurs qu'ils discutent avec des chatbots. Les fabricants de logiciels IA dédiées à cet effet font par contre de la publicité totalement publique sur leurs produits. Reuters évoque ainsi le chatbot FlirtFlow, développé par l'agence NEO, qui, selon l'entreprise, « garantit que chaque interaction est authentique et significative. »
OnlyFans interdit de son côté formellement l'utilisation de ces chatbots. « Vous ne pouvez pas utiliser un chatbot d'IA pour rédiger des chats ou des messages directs » indiquent les termes d'utilisation.
Une interdiction qui ne semble pas avoir d'effets, et ce, d'autant plus que les IA font preuve d'une véritable efficacité dans certains cas. Notamment quand il s'agit de très gros comptes, tels que « même une équipe de chat de 14 personnes pourrait s'avérer insuffisante » décrit le patron de l'agence NEO, Luc Jaris. Ce dernier est à la tête d'une société qui gère quelque 70 créateurs de contenu pornographique, et représente un acteur parmi d'autres dans un écosystème qui comprend une vingtaine d'agences effectuant le même genre de tâches. Serait-on face à un phénomène massif ?
Source : Reuters