Nokia a réussi à établir une connexion record, sur plus de 2 500 kilomètres, supérieure à 800 Gbit/s en fibre optique, et même davantage sur une distance plus courte. C'est en Grèce que l'équipementier a réussi cette performance.
On peut presque parler d'un exploit historique pour Nokia et l'opérateur télécom OTE. Les entreprises partenaires ont annoncé, jeudi 12 septembre 2024, avoir établi deux nouveaux records de débits de transmission optique sur de longues distances. Sur 2 580 kilomètres, l'équipementier et l'opérateur ont atteint des débits jusqu'à 800 Gbit/s en fibre, avec un pic à 900 Gbit/s sur une distance plus courte mais colossale de 1 290 km. La démarche n'est pas que marketing, loin de là.
800 Gbit/s sur plus de 2 500 kilomètres en fibre optique : Nokia et OTE font fort
Pour que l'on puisse se rendre toute de suite compte de la performance, il faut bien avoir conscience d'une chose : Nokia et OTE ont mené leurs tests de transmission en conditions réelles. On peut donc vraiment prendre en considération les débits annoncés, au contraire de tests qui peuvent habituellement être menés en laboratoire. Entre la théorie et la pratique, il peut parfois y avoir un gouffre. Là, pour le coup, le cas est concret.
On le sait, la fibre optique est capable de vitesses inimaginables. Ici, les débits atteints sont conséquents. Nokia et OTE ont pu transmettre, sur un seul et même canal à chaque fois, en 800 Gbit/s sur 2 580 kilomètres, et en 900 Gbit/s sur 1 290 km. Les débits ne sont pas historiques, mais le rapport à la distance colossale, lui, l'est.
Nokia et OTE, opérateur historique grec devenu une filiale de Deutsche Telekom, ont utilisé la technologie PSE-6 et la solution de transfert optique 1830 PSI-M du géant finlandais, en éprouvant un réseau appartenant à OTE. Deux nœuds optiques furent installés à Patras et à Athènes pour « améliorer les performance sur les itinéraires de fibre optique spécifiques à l'aide de l'optique cohérente PSE-6 », comme l'indiquent les deux entreprises.
Jusqu'à 1,2 Tbit/s atteint sur une transmission de dizaines de kilomètres
Plus précisément, les résultats ont été atteints sur une liaison DWDM (multiplexage par répartition en longueur d'onde dense), qui emploie plusieurs longueurs d'onde pour transmettre des signaux sur une seule fibre optique. Le DWDM est indispensable aux réseaux optiques, puisqu'il permet une meilleure utilisation du câble en exploitant des infrastructures existantes.
Avec une transmission sur 4,8 THz de spectre et une capacité réseau totale de 25,6 Tbit/s par fibre, Nokia et OTE ont pu aller plus loin encore. La vitesse de 1,2 Tbit/s (donc 1 200 Gbit/s) a été atteinte sur un canal long de 255 km tout de même.
Nokia estime que l'exploitation de cette technologie permet de réduire de 40% la consommation d'énergie par bit, et donc de réduire l'empreinte carbone du réseau. Néanmoins, il ne faut pas s'attendre à ce qu'elle équipe directement les particuliers. Ce sont bien les fournisseurs de connectivité (et à l'autre bout de la chaîne les médias sociaux, les services de streaming et le Cloud) qui en profiteront, pour améliorer leurs capacités de transmission de données.
Source : Nokia