Que Google cherche constamment à puiser la moindre donnée relative à votre vie privée, ce n'est bien entendu pas une nouvelle. En revanche, ses derniers smartphones semblent particulièrement agressifs. Mais, pour la firme californienne, c'est parfaitement normal.
Savoir où se trouve précisément l'utilisateur à un moment donné, voilà une information particulièrement alléchante. Surtout lorsqu'il est possible de lui faire emprunter des trajets jalonnés de partenaires commerciaux, par exemple, via Google Maps ou Waze. Ce n'est pas vraiment un scénario de dystopie, mais probablement l'une des manières dont Google pourrait traiter vos données personnelles.
L'étrange comportement du Pixel 9
Le magazine Cybernews rapporte qu'après analyse du Pixel 9 Pro XL, le smartphone envoie toutes les 15 minutes un paquet de données à Google. Selon l'expert Aras Nazarovas, ce dernier contiendrait la position géographique de l'appareil, l'adresse email, le numéro de téléphone, l'état du réseau ainsi que d'autres informations. Toutes les 40 minutes, ce paquet ajoute de nouvelles informations de bas niveau comme la version du firmware, l'opérateur mobile associé à la carte SIM ou l'état de connexion à un réseau Wi-Fi.
Tout aussi inquiétant, l'appareil contacterait régulièrement les serveurs de Google chargés de procéder à la reconnaissance faciale au sein de l'application de photos. Problème : l'expert n'aurait pris aucun cliché, ni même ouvert cette application. Et encore moins donné son autorisation à Google.…
Parmi les autres éléments pour le moins troublants : le comportement du paquet CloudDPC. Ce dernier permet aux entreprises de gérer une flotte de smartphones, par exemple, pour déployer massivement des applications professionnelles sur les terminaux des salariés. Ce paquet contacterait constamment les serveurs de Google, ouvrant à l'entreprise une porte d'installation discrète pour prendre le contrôle du smartphone. D'ailleurs, l'appareil contacterait un autre point d'accès pour recevoir, le cas échéant, des modifications sans approbation de la part de l'utilisateur, notamment lorsque Google souhaite tester des éléments de l'interface utilisateur.
Une banale collecte selon Google
Pour Google, rien de nouveau sous le soleil, c'est tout à fait normal. En fait, cela concernerait tous les smartphones Android certifiés et d'ailleurs même les iPhone.
Un porte-parole de Google explique ainsi : "Ce rapport manque de contexte crucial, interprète mal les détails techniques et n'explique pas pleinement que les transmissions de données sont nécessaires pour le fonctionnement de services légitimes sur tous les appareils mobiles, quel que soit le fabricant, le modèle ou le système d'exploitation. Cela concerne les mises à jour logicielles, les fonctionnalités à la demande et les expériences personnalisées."
Contexte ou pas, la collecte des données n'est en tout cas pas contestée par Google, mais plutôt banalisée.
Sur son flux Twitter, l'éditeur de GrapheneOS, développant une version privée et sécurisée d'Android ne manque de sauter sur l'occasion. Il explique ainsi qu'Apple n'est pas en reste. Si iOS offre une sécurité renforcée sur les applications tierces, les iPhone aussi ne se priveraient pas d'envoyer régulièrement des paquets de données personnelles. Aux côtés de GrapheneOS, /e/OS est aussi une bonne alternative à Android et commercialise même des smartphones avec l'OS pré-installé.
- Dépourvu de services Google.
- Activement maintenu.
- Compatible avec une bonne partie des smartphones Android du marché.