Le géant américain Google fait face à des documents versés à un procès à son encontre qui prouveraient qu'il a tout fait pour empêcher les utilisateurs d'Android d'accéder aux paramètres de localisation de leur appareil.
Mise à jour du 2 juin 2021 : Réaction officielle de Google (Droit de réponse)
"Les contrôles de confidentialité sont depuis longtemps intégrés à nos services et nos équipes travaillent en permanence pour les améliorer. Concernant les informations de géolocalisation, nous avons entendu les commentaires faits à ce sujet, et avons travaillé dur pour améliorer les contrôles de confidentialité. Même ces extraits publiés de manière sélective indiquent clairement que l'objectif de l'équipe était de "réduire la confusion autour des paramètres de l'historique des positions."
La firme de Mountain View a-t-elle sciemment fait en sorte de rendre impossible ou presque le contrôle de certains paramètres de confidentialité, celui de la localisation en tête, pour les utilisateurs de son système d'exploitation mobile Android ? C'est ce qui ressort de pièces issues d'un procès qui met en cause Google dans l'État de l'Arizona, aux USA, où le procureur général Mark Brnovich accuse à l'origine Google de fraude à la consommation et d'entorse au respect de la vie privée. Le géant aurait, selon les médias d'outre-Atlantique, fait pression sur certains fabricants utilisant Android, pour arriver à ses fins.
Google voulait contrer l'élan des consommateurs pour la préservation de leurs données de localisation
Si Google est gourmande de données, la méthode employée ici pourrait faire grincer des dents ses plus fervents supporters et admirateurs. Si l'on en croit les documents versés au procès consultés par nos confrères américains, Google aurait volontairement rendu plus difficile l'accès aux paramètres de confidentialité d'Android.
Le problème a été rapporté par des employés de Google, eux-mêmes surpris de leur découverte. Selon eux, l'entreprise aurait directement fait pression sur plusieurs constructeurs, parmi lesquels le Sud-Coréen LG, pour que ces derniers cachent l'accès aux paramètres de confidentialité. LG avait par exemple reculé la page liée à la localisation, pour qu'y accéder nécessite un « clic » supplémentaire. L'un des arguments notamment avancés était de rendre moins visible ou de dissimuler certaines informations, pour apaiser les utilisateurs face au problème de la confidentialité des données.
Le but de la manœuvre était, pour Google, de contrer l'élan des consommateurs, ayant constaté que de nombreux appareils étaient en train de désactiver certains paramètres, en priorité celui de la localisation, lorsqu'ils étaient trop faciles d'accès.
Google collectait les données de localisation même après leur désactivation
L'un des documents versés au procès va même plus loin que la simple pression sur les constructeurs. Google aurait en effet continué à collecter des données de localisation même dans le cas où l'utilisateur avait manuellement désactivé le partage et l'historique de la position. Un autre élément interpelle, même les employés de Google. Si un utilisateur refusait que l'entreprise ait accès à sa localisation, Google avait quand même accès à celle-ci, grâce aux applications tierces qui, elles, avaient obtenu le consentement des consommateurs.
Ces divers documents et informations auront tout leur poids dans l'action intentée par le procureur général de l'Arizona contre Google. L'homme de loi accuse le géant de collecter illégalement ces données de localisation, qui plus est même après la désactivation manuelle du paramètre, comme nous le disions.
Il ne faut toutefois pas s'attendre à de nouvelles révélations dans ce dossier. Les documents dévoilés ces derniers jours étaient, en quelque sorte, une action d'utilité publique, plusieurs associations et ONG ayant affirmé que le public devait savoir que Google s'adonnait à une collecte de données cachée.
Source : CNET