AMD clame que ses nouveaux processeurs Ryzen AI 300 surpassent largement les Lunar Lake d'Intel sur les performances en jeu. Si cette déclaration fait sensation, il est essentiel de prendre du recul pour évaluer la réalité derrière les chiffres avancés.

© AMD
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Des benchmarks impressionnants, mais à relativiser

Selon des informations partagées par PCWorld, AMD s’appuie sur des benchmarks internes, notamment le test 3DMark Time Spy, où le Ryzen AI 9 HX 370 affiche un score de 4 221 points, surpassant de loin les processeurs Intel équivalents. Cette performance repose sur l’architecture Zen 5, qui combine des cœurs CPU optimisés et la technologie graphique RDNA 3.5.

Le Ryzen AI 9 HX 370 propose 75% de performance supplémentaire par rapport au Core Ultra 7 258V, mais aucune mention des technologies d'upscaling utilisées n'est précisé © AMD
Le Ryzen AI 9 HX 370 propose 75% de performance supplémentaire par rapport au Core Ultra 7 258V, mais aucune mention des technologies d'upscaling utilisées n'est précisé © AMD

Cependant, les benchmarks synthétiques doivent être pris avec précaution. Ils ne tiennent pas toujours compte de la diversité des scénarios d’utilisation en conditions réelles. Par exemple, des variables comme les performances thermiques, les optimisations des jeux ou encore la gestion de l'énergie peuvent influencer les résultats finaux.

Si les graphiques publiés par AMD sont flatteurs pour leurs processeurs, les performances natives sont en réalité très proches. L'utilisation du FSR 3 vient effectivement booster drastiquement les performances par rapport au XeSS d'Intel, mais n'oublions pas que le FSR 3 est compatible avec tous les constructeurs, Intel inclut. Bien évidemment, un graphique avec le FSR 3 activé sur le Core Ultra 7 d'Intel serait moins vendeur pour AMD.

Une avancée sur l’intelligence artificielle

L’une des principales innovations des Ryzen AI 300 réside dans l’intégration de l’unité de traitement neuronal XDNA 2, capable de traiter jusqu’à 50 TOPS (trillions d’opérations par seconde). Cette technologie vise à améliorer les performances des applications utilisant l’intelligence artificielle, comme l’analyse en temps réel ou la création de contenu automatisée. Cet ajout pourrait représenter un tournant dans la conception des processeurs, en rapprochant les capacités des PC de celles des smartphones modernes qui exploitent déjà des NPUs (Neural Processing Units), tout en creusant l'écart avec Intel qui s'est largement laissé devancer dans le secteur de l'IA.

L'architecture XDNA 2 © AMD

Cependant, pour les gamers, l’utilité immédiate de cette fonctionnalité reste floue. Aucun jeu ne tire actuellement parti de telles technologies, et il faudra sans doute attendre plusieurs années avant que ces capacités ne soient pleinement exploitées dans les titres grand public. AMD semble donc anticiper un besoin futur plus qu’une demande actuelle.

Une bataille stratégique pour AMD

AMD mise sur cette nouvelle gamme pour consolider sa position face à Intel, mais aussi pour contrer la montée en puissance des processeurs Apple Silicon, à l'aise aussi bien sur les performances graphiques et applicatives, l'intelligence artificielle et la gestion énergétique, cruciale sur les PC portables.

Pour AMD, l’enjeu est de taille : maintenir un avantage compétitif sur Intel tout en proposant des prix attractifs. L’évolution rapide du marché oblige AMD à jongler entre innovation et accessibilité. Le moindre faux pas pourrait donner à Intel ou à Apple une opportunité de regagner du terrain. De plus, AMD devra faire face aux critiques sur la disponibilité de ses produits, un problème récurrent dans l’industrie des semi-conducteurs.

  • Excellentes performances en jeu vidéo
  • Meilleur que le 7800X3D en production
  • 96 Mo de cache L3 !
9 / 10