Yuka, l'application qui scanne les produits alimentaires, va encore plus loin dans sa démarche militante. Désormais, ses utilisateurs en France et aux États-Unis peuvent directement contacter les marques si leurs articles contiennent des additifs mauvais pour la santé.
Lancée en 2017, Yuka s'impose aujourd'hui comme une référence des applications de santé et de nutrition. Son concept est aussi simple que pertinent : en scannant simplement le code-barres de produits alimentaires et cosmétiques en vente dans nos rayons, on obtient des informations sur tout ce qu'ils contiennent ainsi que des indications claires sur l'impact de chaque ingrédient sur la santé.
L'application recense pas moins de 55 additifs catégorisés comme « à risque », et c'est justement pour faire agir les industriels qu'elle déploie sa nouvelle fonctionnalité.
S'adresser directement aux marques
Ainsi, les utilisateurs ont la possibilité de s'adresser directement aux marques qui commercialisent des produits problématiques. Un outil intégré à Yuka permet de leur envoyer un e-mail prérédigé et modifiable, ou de les interpeller directement sur X.com. La plateforme, qui prévoit de prendre en charge d'autres réseaux sociaux à l'avenir, espère que l'affluence de messages poussera les industriels à réagir.
« Les pouvoirs publics malheureusement mettent trop de temps à bannir, interdire des substances qui sont controversées, il faut attendre des dizaines d'années. Il y a aussi des conflits d'intérêts. Face à tout ça, le consommateur a le pouvoir d'agir directement », indique Julie Chapon, cofondatrice de la start-up.
Et pour l'heure, le pari semble gagné. Le hashtag #BalanceTonAdditif, lancé en amont de la fonctionnalité, est de plus en plus cité sur X.com. Des marques comme Lu, Apéricube, ou encore Picard Surgelés sont mentionnées.
Une application militante
Yuka a déjà poussé des marques à modifier leurs pratiques. En 2019, Intermarché a annoncé retirer 142 additifs de 900 produits à la suite de mauvaises notes enregistrées sur l'application. L'entreprise a également remporté trois procès en appel contre le lobby de la charcuterie au sujet des nitrites, des additifs cancérigènes omniprésents dans les produits de charcuterie et les viandes transformées.
La plateforme compte 60 millions d'utilisateurs dans le monde, dont 22 millions en France. Elle connaît une croissance ultra-rapide outre-Atlantique, où sa nouvelle fonctionnalité détient aussi un grand potentiel compte tenu des règles plus permissives en matière de produits alimentaires.
01 août 2024 à 16h51
Sources : TechCrunch, Radio France