L'intelligence artificielle, aussi géniale soit-elle, entraîne une surconsommation de nombreux data centers, sollicités pour leur puissance de calcul, au service d'outils comme ChatGPT.

Nous voici dans une allée chaude d'un data center, l'un des centres de données d'Infomaniak à Genève © Alexandre Boero / Clubic
Nous voici dans une allée chaude d'un data center, l'un des centres de données d'Infomaniak à Genève © Alexandre Boero / Clubic

L'essor de l'intelligence artificielle redéfinit profondément les paradigmes de la consommation énergétique. En première ligne, sur le front de l'IA, les data centers, autrefois considérés comme des infrastructures de calcul standardisées, deviennent stratégiques pour les entreprises technologiques. On peut aujourd'hui les comparer à de vrais géants énergivores de l'économie numérique.

L'IA entraîne une explosion de la demande énergétique dans les data centers

Imaginez que le traitement d'une simple requête depuis ChatGPT nécessite plus de dix fois l'électricité requise pour une recherche Google. Cette différence vertigineuse illustre à elle-seule la transformation profonde des besoins informatiques, où l'intelligence artificielle impose de nouvelles normes de puissance.

Il y a encore quelques années, un data center de 30 mégawatts représentait un projet considérable. Aujourd'hui, les acteurs technologiques envisagent sans stress de super infrastructures de 300 mégawatts, voire même 1 gigawatt, pour répondre aux exigences croissantes de l'IA.

Les prévisions pour demain sont encore plus spectaculaires : les plus grandes entreprises technologiques mondiales prévoient d'investir 1 000 milliards de dollars dans de nouveaux data centers au cours des cinq prochaines années. Tout cela ne fait que confirmer la tendance de fond.

Des solutions existent pour mieux réutiliser l'énergie produite au niveau des centres de données

L'entreprise ABB France, filiale du groupe suédo-suisse spécialisée dans la distribution électrique et la gestion de l'énergie, fait partie de celles qui développent des solutions visant à accompagner la transition énergétique massive. Au niveau des data centers aussi, comme chez Infomaniak, on met en œuvre des procédés qui permettent une réutilisation environnante de l'énergie produite.

Il y a d'autres des nouvelles positives. Des technologies émergentes, comme les micro-réseaux, offrent de nouvelles perspectives, peuvent permettre aux centres de données d'intégrer des productions locales comme le solaire, associées à des systèmes de stockage par batteries. Ce sont autant d'innovations qui visent à stabiliser et sécuriser des réseaux électriques de plus en plus complexes.

Cette révolution énergétique est en tout cas devenue un enjeu mondial. Les data centers, qui représentent actuellement un peu plus de 1% de la consommation électrique mondiale, devraient voir cette proportion doubler d'ici 2030. Il est donc urgent d'agir.