L'opérateur Orange fait le pari d'un transport maritime décarboné en expérimentant l'acheminement de ses Livebox par voilier-cargo, une première dans le secteur des télécoms.
Pour tenter de diminuer ses émissions de CO2, Orange a décidé d'innover dans sa chaîne logistique en s'associant à l'entreprise française TOWT pour tester le transport maritime à la voile. L'opérateur a accompli un premier voyage réussi de plus de trois mois entre l'Asie et la France, durant lequel il a transporté plusieurs milliers de Livebox et décodeurs. Une initiative particulièrement intéressante, qui s'inscrit dans l'objectif ambitieux d'Orange d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2040.
Orange mise sur les voiliers-cargos
L'impressionnant périple est à mettre au crédit du voilier-cargo Artemis, qui est parti du Vietnam et Hô Chi Minh-Ville le 4 septembre 2024, pour rejoindre Le Havre plus de deux mois plus tard, le 17 décembre 2024. Son parcours de plus de 25 000 kilomètres s'est déroulé en trois grandes étapes : d'abord 6 600 km jusqu'à Saint-Denis La Réunion, puis 10 110 km vers São Sebastião au Brésil, et enfin 9 302 km pour rejoindre la Normandie. Avec une vitesse moyenne de 20 km/h et des pointes à 25 km/h, cette première expérience a démontré la viabilité technique du transport maritime à voile pour des équipements électroniques.
La collaboration entre Orange et TOWT, premier transporteur français de marchandises à la voile, pourrait secouer le secteur des télécoms, au sens positif du terme. L'utilisation de navires à propulsion vélique comme l'Artemis, capable de transporter à lui seul 1 000 palettes, représente une alternative crédible aux porte-conteneurs traditionnels.
L'impact environnemental d'un tel trajet est particulièrement significatif : le voyage a permis, selon Orange, une réduction drastique des émissions de CO2, jusqu'à 90% par rapport à un porte-conteneur classique fonctionnant au fioul lourd.
L'opérateur ouvre la voie d'une logistique durable dans les télécoms
Fort de ce succès, Orange prévoit déjà un nouveau test au premier semestre 2025 pour desservir les Antilles. Cette prochaine étape permettra à l'entreprise d'évaluer plus précisément les implications logistiques, notamment en termes de transport en palettes, de volumes, de délais et de coûts.
L'opérateur historique explique avoir déjà mis en place une stratégie complète pour limiter l'impact environnemental de ses équipements, de leur conception à leur fin de vie. Et les résultats de cette politique sont probants : 80% des équipements sont collectés, et 95% reconditionnés.
TOWT, de son côté, poursuit son développement avec la construction de six nouveaux navires qui rejoindront sa flotte à partir de 2026. Cette expansion témoigne en tout cas de la montée en puissance du transport maritime décarboné, qui tentera de favoriser, à sa mesure, la transformation du secteur logistique.