L’industrie minière, longtemps perçue comme une activité traditionnelle et risquée, s’apprête à prendre un tournant décisif grâce à l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, une start-up audacieuse réinvente l’exploration géologique en utilisant des algorithmes de pointe, avec le soutien de fondateurs de la tech comme Bill Gates et Jeff Bezos.
KoBold Metals, la jeune pousse en question, vient de lever la coquette somme de 537 millions de dollars pour transformer en profondeur l’exploration minière 1. Son pari ? Exploiter la puissance du machine learning afin d’analyser un volume colossal de données géologiques et dénicher ainsi les plus grands gisements de cuivre et autres métaux stratégiques dans le monde. L’objectif est de fiabiliser les recherches et de réduire drastiquement les risques habituels du secteur, où seulement trois projets sur mille voient réellement le jour.
L’IA comme moteur de la révolution minière
Cette vision ambitieuse a déjà convaincu des investisseurs de renom tels que Durable Capital Partners et T. Rowe Price, sans oublier Andreessen Horowitz et Breakthrough Energy Ventures, ce dernier étant soutenu par Bill Gates et Jeff Bezos. La décision de KoBold Metals d’exploiter un giga-gisement de cuivre en Zambie laisse entrevoir des retombées colossales, à l’heure où les minéraux critiques s’arrachent sur fond de tensions géopolitiques.
Toutefois, l’IA a encore du chemin à parcourir pour s’imposer pleinement. De nombreuses entreprises peinent à généraliser son emploi, notamment par manque d’équipes qualifiées en machine learning ou en ingénierie des données. Les coûts restent également élevés et demandent des efforts considérables pour collecter et nettoyer les gisements de données.
Malgré cela, l’exemple de KoBold Metals démontre que lorsqu’elle est bien conduite, l’intelligence artificielle peut métamorphoser un secteur traditionnel. Les nouvelles générations de GPU et les volumes de données grandissants rendent le deep learning plus abordable.
Une opportunité pour des mines plus vertes
Miser sur l’IA peut aussi faciliter l’émergence de mines écoresponsables. Les algorithmes permettent de détecter plus rapidement les anomalies sur les sites d’extraction et d’améliorer la maintenance prédictive des équipements. Résultat : moins de gaspillage énergétique et de pannes, une plus grande sécurité pour les mineurs et une meilleure préservation de l’environnement.
Dans le contexte de la transition énergétique, la demande en cuivre, nickel ou cobalt croît en flèche, notamment pour les batteries de véhicules électriques. Trouver ces métaux est donc un enjeu stratégique pour de nombreux gouvernements. Les acteurs du secteur envisagent même de combiner l’IA avec des robots pour l’exploration, ce qui rappelle qu’on n’est plus très loin de l’ère des mines semi-automatisées ou connectées.
Pour le grand public, l’intelligence artificielle semble souvent liée aux chatbots et à la reconnaissance d’images. Pourtant, c’est bien dans des domaines plus « terre à terre » comme l’exploitation minière qu’elle pourrait avoir l’impact le plus concret. En levant un demi-milliard de dollars, KoBold Metals montre la voie vers un futur où la production de matières premières essentielles sera à la fois plus fiable, plus efficace et moins polluante.
Source : Tech Crunch
