Le PDG de NVIDIA a livré sa vision de l'avenir de l'intelligence artificielle lors du CES 2025. Entre confiance assumée et approche fonctionnelle, Jensen Huang est assez clair dans son discours : la machine et l'humain coexisteront en parfaite harmonie.
Lors d'une séance de questions-réponses avec la presse au cœur du temple mondial de l'innovation technologique, le PDG star du mastodonte de Santa Clara a donné son avis sur un des sujets les plus brûlants de ces dernières années. Les relations entre l'homme et la machine, et plus particulièrement sa conception d'un écosystème numérique intégré aux processus industriels contemporains. Une approche qui reflète les ambitions d'un groupe devenu incontournable dans le paysage technologique mondial, dont la capitalisation boursière a littéralement explosé, dépassant même celle d'Apple.
L'IA superintelligente, une réalité déjà familière
Interrogé sur la possibilité d'une coexistence entre humains et robots, Jensen Huang apporte une réponse sans détour. Pour lui, la question de l'allégeance des machines ne se pose même pas : elles se rangeront « aux côtés des humains, parce que nous les concevrons ainsi ».
Le PDG développe son raisonnement en s'appuyant sur son expérience personnelle : « Je dirige une entreprise peuplée de personnes superintelligentes dans leur domaine. Je suis constamment entouré de superintelligence, et je préfère cela à l'alternative ». Par ces mots, Huang renverse habilement la perspective sur l'excellence intellectuelle.
Une analogie qui suggère que la superintelligence n'est pas un concept abstrait ou menaçant, mais une réalité déjà présente dans les laboratoires de recherche et les bureaux d'études. Le dirigeant californien établit ainsi un parallèle éclairant : tout comme ses collaborateurs excellent dans leurs domaines respectifs sans représenter une menace pour l'humanité, les futurs systèmes autonomes développeront une expertise spécialisée au service des objectifs humains.
Huang contre les prophètes de l'IA
Contrairement aux proclamations sur l'avènement d'une intelligence artificielle générale quasi divine, chères à Sam Altman d'OpenAI ou à Elon Musk, Huang privilégie une approche centrée sur les tâches concrètes. « L'avenir, c'est une IA superintelligente qui nous permettra d'écrire, d'analyser des problèmes, de gérer la planification de la chaîne d'approvisionnement, de programmer des logiciels, de concevoir des puces », explique-t-il.
NVIDIA déploie déjà un arsenal technologique fidèle à cette vision. Omniverse, par exemple, une plateforme de simulation qui reproduit avec une précision chirurgicale les environnements physiques en trois dimensions. Cette technologie permet aux industriels de modéliser et d'optimiser leurs chaînes de production dans un espace virtuel avant toute mise en œuvre réelle. On pourrait également citer NVIDIA Cosmos, un système qui repousse les frontières du photoréalisme en générant des environnements virtuels d'un réalisme saisissant.
Pour Huang, l'avenir est là et reposera en partie sur cette symbiose : les robots pourront s'entraîner dans des simulations ultraréalistes qui répliquent fidèlement les conditions du monde réel, de la physique des matériaux jusqu'aux interactions complexes entre objets. Cette approche réduira considérablement le temps nécessaire à la mise en service des systèmes automatisés tout en garantissant leur fiabilité dans des conditions réelles d'utilisation.
« La technologie peut être utilisée de nombreuses façons, mais ce sont les humains qui peuvent être néfastes. Les machines restent des machines », explique-t-il. Un débat vieux comme le monde, mais qui devient encore plus pertinent à l'heure où les machines gagnent de plus en plus en autonomie.
Source : Engadget
