L'Helvète E-Outdoor a présenté au CES 2025 les premiers skis à assistance électrique, E-Skimo. Destinés au ski de fond et de randonnée, ces skis motorisés réduiraient les efforts physiques et rendraient la pratique plus accessible. Cette technologie intelligente et amovible a suscité l'attention des passionnés comme des sceptiques.
La société suisse E-Outdoor a profité du CES de Las Vegas pour présenter E-Skimo, ses skis à assistance électrique, conçus pour le ski de randonnée et de fond, qui intègrent un système motorisé pour soulager les efforts des skieurs et à leur permettre de gravir les pentes plus rapidement.
Équipés d'un moteur, d'une batterie et d'une bande en caoutchouc, ces skis intelligents ajustent leur assistance grâce à des capteurs et un GPS. L'objectif principal est de rendre ces activités physiques accessibles au plus grand nombre, notamment aux personnes ayant des limitations physiques. Bien que saluée pour son potentiel, cette invention a également fait réagir les passionnés du ski, divisés entre intérêt pour cette nouveauté et débat sur sa pertinence.
Les caractéristiques des skis E-Skimo
Conçus par Nicola Colombo et son équipe chez E-Outdoor, les skis E-Skimo sont farcis de technologies avancées pour améliorer l'expérience du skieur. Chaque ski est équipé d'un moteur offrant un couple de 20 Nm, lié à une batterie au lithium de 220 Wh. Une bande en caoutchouc rugueux, à l'image du fonctionnement des chenilles, se met en action uniquement lorsque nécessaire pour fournir une assistance adaptée à la pente et au rythme de l'utilisateur. On doit cette prouesse à un système d'intelligence artificielle capable de calibrer automatiquement l'aide selon les besoins identifiés par des capteurs et un GPS.
Contrairement aux remontées mécaniques, les skis E-Skimo ne vont pas éliminer l'effort physique. La motorisation s'active uniquement sur le ski en mouvement, laissant le ski d'appui immobile pour un fonctionnement alterné. Selon E-Outdoor, ce système réduit de 30 % les efforts nécessaires et permet une progression en montée jusqu'à 80 % plus rapide. La batterie offre une autonomie d'environ trois heures, ce qui correspond à plusieurs kilomètres de dénivelé et de bons moments de randonnée.
On notera aussi le système amovible du matériel. Une fois que le skieur arrive au sommet, il peut retirer les moteurs, batteries et bandes en une minute, et les fourrer dans son sac à dos. Les skis redeviennent alors des skis classiques pour la descente, sans que l'on soit entravé par le poids des moteurs.
Une innovation qui divise les avis
Mais comme toute amélioration de l'existant, l'arrivée des skis à assistance électrique ne fait pas que des ébahis. On a pu entendre çà et là des réactions variées dans le monde des sports d'hiver. Certains passionnés considèrent cette innovation comme une trahison envers les valeurs traditionnelles du ski de randonnée, qui repose sur l'effort physique et l'autonomie. 20 Minutes rapporte que les réseaux sociaux regorgent de commentaires de puristes qui ne loupent pas E-Skimo en exprimant leur réticence. On se souvient des mêmes critiques qu'avait engendrées l'introduction des vélos à assistance électrique sur le marché, alors que la pratique est aujourd'hui largement adoptée par un public varié.
Néanmoins, l'innovation trouve tout de même ses aficionados. Les skis E-Skimo pourraient ouvrir la pratique à des personnes qui n'y avaient pas accès auparavant, notamment en raison de limitations physiques. En réduisant les efforts nécessaires, ils pourraient encourager un plus grand nombre de personnes à s'intéresser au ski de randonnée ou de fond, généralement gourmands en énergie physique.
Reste à relever certains défis techniques et pratiques pour la société suisse. Par exemple, la durabilité des skis modifiés peut poser un problème, étant donné que l'installation des moteurs nécessite deux percements près des fixations. La performance dans des conditions difficiles, comme la poudreuse, reste également à évaluer. Enfin, le coût estimé à 1 500 dollars, soit autour de 1 465 euros, pourrait freiner certains consommateurs.
Source : 20 Minutes