Google serait-elle tombé sur la tête ? Alors qu'il s'était engagé en faveur de la confidentialité, le géant du Web a renforcé sa collecte de données et mis en place une politique moins restrictive pour les annonceurs.
Mais que se passe-t-il au royaume de Google ? La firme a annoncé une mise à jour du règlement des programmes de plateformes pour la mi-février, et la nouvelle politique est pour le moins inquiétante.
En effet, sous couvert d'une amélioration des technologies chargées de protéger la confidentialité, Google a décidé de favoriser ses partenaires publicitaires et de réintroduire le suivi des empreintes digitales numériques. Quelles sont les conséquences de ce revirement ? On fait le point dès maintenant.
Google donne la priorité aux publicités ciblées
Ces dernières années, Google a fait pas mal d'efforts du côté de la confidentialité, en témoigne la fin du traçage individuel grâce à la Privacy Sandbox. Malheureusement, le vent semble être en train de tourner. En juillet 2024, la firme a renoncé à supprimer les cookies tiers dans Google Chrome, et elle souhaite désormais aller plus loin dans sa procédure de collecte de données.
Dans une récente annonce, Google a en effet dévoilé que sa politique de programmes de plateformes allait être revue le 16 février prochain. La raison ? La considérable amélioration des technologies chargées de protéger la confidentialité (PET) et la nécessité d'améliorer le ciblage publicitaire pour les technologies de type streaming ou CTV : « Les entreprises qui font de la publicité sur la CTV doivent pouvoir se connecter avec des publics pertinents et comprendre l'efficacité de leurs campagnes. »
Une décision qui ne plaît pas à tout le monde
Tout en prônant une utilisation responsable des données, Google assouplit les restrictions pour les annonceurs : « La politique met (…) à jour les exigences imposées à nos partenaires concernant l'utilisation des signaux de données. » Lors de ses collectes, le géant du Web s'intéressera notamment aux adresses IP et autres signaux en ligne, mais aussi au digital fingerprinting. Le problème, c'est que les empreintes digitales numériques sont très difficiles à contrôler et à effacer, et ce, même pour les utilisateurs les plus aguerris.
Sans surprise, la décision soulève de nombreuses inquiétudes. Au Royaume-Uni, par exemple, l'Information Commissioner's Office (ICO), en charge de la protection de la confidentialité, a notamment rappelé qu'en 2019, Google avait elle-même qualifié d'erreur le recours aux empreintes digitales. Il a également demandé à la firme de justifier légalement son recours à une telle fonctionnalité en ajoutant que « les entreprises ne devraient pas considérer l'empreinte digitale comme une alternative simple à la perte de cookies tiers et d'autres signaux de suivi intersites ».
Google tiendra-t-elle compte de ces critiques ? On espère que le géant fera preuve de discernement et donnera aux utilisateurs les moyens de gérer leurs données de manière fiable, équitable et transparente.
30 décembre 2024 à 09h46
Sources : Google (1), Google (2), Mashable