L'opérateur Orange a renforcé la sécurité de ses boutiques après une série de braquages inquiétante, qui a poussé le syndicat CFE-CGC à brandir la menace de la grève.

Plusieurs boutiques Orange ont été cambriolées ces dernières semaines en France, suscitant l'inquiétude de salariés © Alexandre Boero / Clubic
Plusieurs boutiques Orange ont été cambriolées ces dernières semaines en France, suscitant l'inquiétude de salariés © Alexandre Boero / Clubic

Ces dernières semaines, Orange a connu une série noire avec plusieurs braquages survenus en l'espace de quelques jours ou semaines en France. L'opérateur historique, d'abord sollicité par le syndicat majoritaire CFE-CGC, annonce à Clubic ce mardi 14 janvier avoir renforcé ses mesures de sécurité et accédé aux demandes du syndicat, relatives à la protection et à l'accompagnement des salariés victimes. Le dialogue social a abouti à des avancées concrètes.

Une vague d'incidents dans les boutiques Orange a poussé le syndicat à réagir

La fin d'année 2024 et le début de 2025 ont été marqués par une série d'incidents préoccupants dans les boutiques Orange. Quatre braquages ont été recensés en moins d'un mois, dont deux survenus à quelques jours d'intervalle : l'un à Saint-Dizier (Haute-Marne) le 20 décembre, l'autre à Callian (Var) le 28 décembre, suivis de deux autres à Péronne (Somme) le 31 décembre et Capvern (Hautes-Pyrénées) début janvier, la semaine dernière très exactement.

Cette recrudescence d'actes violents remonterait plus particulièrement à début 2023. Certaines boutiques Orange, comme celle de Montélimar, ont même subi plusieurs incidents sur la période, avec deux braquages et un cambriolage. Une situation qui a conduit le syndicat CFE-CGC à tirer la sonnette d'alarme et même à faire planer la menace d'une grève.

Ce dernier a adressé un courrier à Jean-François Fallacher, le directeur exécutif d'Orange France, au début du mois de décembre. Le syndicat y demandait notamment un renforcement des mesures de sécurité et la reconnaissance systématique de ces incidents comme accidents du travail. Clubic a voulu en savoir plus.

Une réponse concrète de la direction, qui vole au secours de ses salariés victimes

Dans sa réponse au syndicat, expliquée auprès de notre rédaction, Orange rappelle avoir « renforcé la sécurité des points de vente, renforcé la formation et la sensibilisation des équipes ». L'opérateur souligne aussi avoir « toujours pris en charge les salariés concernés par les braquages avec un accompagnement managérial et psychologique » ainsi qu'une « prise en charge juridique pour que les salariés puissent faire valoir leurs préjudices ».

L'entreprise confirme que « les frais d'avocats sont pris en charge par l'entreprise » et que les incidents sont désormais « déclarés en accident du travail » pour les salariés victimes, ce qui constituait l'une des principales revendications syndicales. Une communication régulière est d'ailleurs aujourd'hui assurée avec les représentants du personnel sur l'ensemble des mesures déployées.

La direction insiste sur le fait qu'elle est « extrêmement sensible à cette situation, particulièrement lorsque nos salariés sont victimes » et réaffirme qu'elle « met tout en œuvre pour les protéger », selon la réponse transmise.

Une mobilisation collective pour la sécurité

Orange indique par ailleurs avoir « des relations suivies avec les autorités et des relations constantes au niveau local ». Des échanges réguliers ont lieu entre l'opérateur et les préfets, maires, parquets, forces de police et de gendarmerie pour coordonner les actions de prévention et d'intervention sur le terrain.

L'opérateur rappelle aussi que le problème ne se limite pas à Orange, mais qu'il touche aussi ses concurrents. C'est à ce titre qu'il a « renforcé ses relations avec les acteurs du marché avec des échanges quotidiens d'informations », pour une meilleure anticipation des risques.

Une solidarité entre concurrents plus que bienvenue, alors que certains salariés traumatisés hésitent à reprendre leur poste en boutique après ces incidents.