L'IA souveraine Albert a récemment fait son entrée dans l'administration française, pour révolutionner le service public en assistant les agents dans leurs tâches quotidiennes, tout en garantissant la sécurité des données grâce à son hébergement 100% français.
On vous présente Albert, l'intelligence artificielle souveraine qui veut prouver que la France n'a rien à envier à ses concurrents. Lancé il y a plus de six mois par la Direction interministérielle du numérique (DINUM), l'outil Albert s'impose comme le premier projet d'envergure nationale en matière d'IA générative dans le secteur public.
Cette IA souveraine s'appuie sur des modèles open source comme Llama 3 et le Français Mistral pour transformer le quotidien des agents publics. Voyons cela plus en détails.
Albert, une IA souveraine au service des agents publics
Le ministère de la Justice, l'Académie de Lyon et le ministère de la Culture comptent parmi les premiers utilisateurs d'Albert. Un joli tableau de chasse. Dans le secteur judiciaire, Albert aide notamment les greffiers à rédiger des résumés de procédures, ce qui leur fait gagner un temps précieux. Hébergé sur des serveurs français aux standards de sécurité élevés, il garantit une totale souveraineté des données sensibles traitées.
Après une phase d'expérimentation réussie en 2024 dans une trentaine de guichets France Services, Albert continue d'aider les conseillers à répondre plus efficacement aux demandes des usagers, et le voici généralisé. Plus de 70% des agents le trouvent intuitif et efficace dans leur mission quotidienne.
C'est évidemment largement perfectible, mais l'IA aide notamment à la pré-instruction des 4 000 projets environnementaux déposés chaque année dans les DREAL (les directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement). Elle aide aussi au traitement des 16 millions de demandes en ligne adressées à l'administration fiscale.
Pour limiter les risques d'erreur, le modèle a été spécialement paramétré pour ne fournir qu'une seule réponse par question, contrairement aux chatbots grand public, ce qui est plutôt une bonne idée. Albert est également capable d'indiquer clairement ses limites et d'évaluer la fiabilité des sources utilisées, pour réduire les risques d'hallucinations, ces contenus aberrants parfois produits par les IA génératives.
Un déploiement progressif et ambitieux pour le chatbot made in France
Près de 50 produits conçus au sein de l'administration française, qui englobe les services des douanes et l'Autorité de la concurrence notamment, exploitent désormais les capacités d'Albert via son API. On rappelle qu'une API (interface de programmation d'application) est une interface permettant à des applications de communiquer entre elles facilement.
Du sous-titrage automatique de cours magistraux à la retranscription d'audiences judiciaires, en passant par la rédaction de dépôts de plainte ou de comptes rendus médicaux, les applications de ce cher Albert se diversifient rapidement à travers tous les services publics. Les possibilités semblent à ce stade presque infinies. Il est même intégré à la suite Docs et Grist pour générer du texte, des synthèses ou du code Python.
Les collectivités territoriales peuvent d'ailleurs désormais accéder à Albert via trois modalités : l'utilisation simple de l'API, l'enrichissement avec des données locales, ou l'hébergement sur leurs propres serveurs. On y voit ici une sorte de flexibilité qui permet une adaptation aux besoins et aux ressources de chaque structure, qu'il s'agisse d'une petite commune ou d'une grande métropole.
La DINUM, elle, accompagne ce déploiement avec des guides techniques, notamment sur la constitution des bases de connaissances. Les collectivités peuvent également s'appuyer sur des prestataires ou des structures de mutualisation pour optimiser l'utilisation d'Albert, dont le succès croissant témoigne de l'engagement de l'État dans la modernisation numérique des services publics.
25 janvier 2025 à 17h51
Sources : Sébastien Giai-Checa, Alliance Numérique, Le Journal du Net