Oui, vous avez bien lu. Abonné depuis quelques mois à "Tout Canal+" grâce à l'offre spéciale pour les 40 ans de la chaîne, j'ai réduit le coût mensuel de mon abonnement de 40 € à seulement 9,5 € ! Fort de ce succès, j'ai appliqué la même méthode à d'autres services, comme Spotify Famille, qui me revient à 3 € par mois. Résultat : avec ces deux abonnements, j'économise près de 550 € par an. Explications.

Plusieurs centaines d'euros d'économies, et des tarifs réduits sur d'autres abonnements. Où est le loup ? © Shutterstock / IFPrizmic_production
Plusieurs centaines d'euros d'économies, et des tarifs réduits sur d'autres abonnements. Où est le loup ? © Shutterstock / IFPrizmic_production

Les temps sont durs, et chaque moyen d’économiser compte. En 2024, les abonnements numériques représentaient en moyenne 45 € de dépenses mensuelles par foyer (d’après une étude du cabinet Bearing Point), un chiffre qui ne cesse d’augmenter chaque année.

Pourtant, il est possible de profiter pleinement de ces services tout en ne payant qu’une fraction de leur prix, avec à la clé plusieurs centaines d’euros d’économies par an. La solution ? Le partage légal de vos abonnements via des plateformes comme Sharesub et Spliiit. Mais est-ce vraiment légal et efficace ? Quelles sont les limites et contraintes, voire les dangers de cette méthode ? Voici mon retour d’expérience, après avoir posé quelques questions à Jonathan Lalinec, co-fondateur de Spliiit, et testé son service pendant plusieurs mois.

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Comment faire de belles économies sur vos abonnements ?

Plutôt que de recourir à des plateformes illicites, saviez-vous qu'il est possible de réaliser des économies en partageant des comptes pour accéder à des services comme Netflix, Max, Amazon Prime Video, Canal+ ou DAZN ? Le partage de comptes, via des plateformes comme Spliiit et Sharesub, est une solution simple et efficace. Avec une interface intuitive et de nombreux tutoriels, Spliiit se distingue par son large nombre d'utilisateurs. J'ai testé le service pendant plusieurs mois pour Clubic et vous pouvez retrouver mon avis ci-dessous, avec des informations sur les services, modalités et frais de Spliiit.

En complément, je voulais partager un retour d'expérience détaillé pour aborder le fonctionnement, l'efficacité, les contraintes et dangers de la plateforme, aussi pour répondre aux questions que tout le monde se pose concernant la légalité du service.

Pour ce test, j'ai partagé Canal+, Netflix, Amazon Prime, Prime Video, Spotify et PhotoRoom. Spliiit va au-delà de la SVOD et permet même de partager des abonnements à des outils professionnels comme Ahrefs ou Semrush.

Canal+ me revient à 9,49€/mois grâce au partage de mon abonnement avec trois personnes © Matthieu Legouge

Après avoir eu l'opportunité de souscrire à l'offre "Tout Canal+" à 40 euros pour les 40 ans du groupe, j'ai été surpris de voir qu'il n'aura fallu que quelques minutes pour que toutes les places soient prises en proposant de partager mon abonnement sur Spliiit. Au final, Canal+ me revient désormais à 9,49 euros par mois au lieu de 40 euros. Idem pour mon abonnement Spotify Famille, un compte que je partage déjà avec une personne en privé. Les quatre places disponibles étaient occupées en à peine cinq minutes ! Au final, l'abonnement à Spotify Famille me revient à 6,05 euros par mois pour deux personnes, moins cher que si je souscrivais à une offre Duo donc...

Jonathan Lalinec : "On ne peut pas gagner de l’argent avec Spliiit, c’est une participation financière, pas de la commercialisation. Les prix des abonnements sont fixés automatiquement par la plateforme pour garantir que les utilisateurs ne fassent pas de profit et restent dans un cadre légal."

Spotify me revient à 6,05€/mois pour deux places. En somme 3€ par personne © Matthieu Legouge

Sur Spliiit, les utilisateurs peuvent toutefois quitter le partage dès qu'ils le souhaitent. Après un mois, une personne a ainsi quitté mon partage Canal+. Une nouvelle fois, cinq minutes auront suffi à ce que quelqu'un d'autre se joigne au partage ! En revanche, il m'a été nécessaire de changer mon mot de passe pour être certain que cette personne ne conserve pas l'accès.

Lorsqu'un co-abonné vous rejoint, vous vous acquittez de frais de mise en relation (uniquement le premier mois) © Matthieu Legouge

Sur Spotify, le partage d’abonnement est plus contraignant. Une fois inscrit à une offre Spotify Famille, un utilisateur ne peut rejoindre qu’un seul groupe par an. Cette restriction incite les co-abonnés à rester, car quitter un partage implique d’attendre 12 mois avant d’en rejoindre un autre. À une époque, Spotify avait envisagé de vérifier la localisation des membres pour restreindre le partage aux personnes vivant sous le même toit. Cependant, face aux critiques, l’entreprise a rapidement abandonné cette idée.

Jonathan Lalinec : "Nous explorons des opportunités dans le B2B, notamment pour des outils professionnels coûteux, ce qui permet d’élargir notre base d’utilisateurs. Nous voyons aussi une adoption croissante de services de niche comme Manga.io, des outils SaaS comme Canva, ou encore des services d’apprentissage comme Duolingo."

Spliit est-il vraiment efficace pour faire des économies ?

Comme le montrent mes captures d’écran, si mes partages de Canal+ et Spotify ont rencontré un succès immédiat, ceux de Prime Video, Prime et PhotoRoom n’ont attiré aucun co-abonné. Il est évident que certains services se partagent bien mieux que d’autres et que tous ne bénéficient pas de la même popularité sur Spliiit.

Si le succès du partage de mes abonnements Canal+ et Spotify fut instantané, ce n'est pas le cas de mes autres partages... © Matthieu Legouge

Côté services, il y a de quoi se faire plaisir. Une fois les paiements de vos co-abonnés reçus sur votre cagnotte, vous pouvez les transférer sur votre compte bancaire… ou les utiliser pour souscrire à d'autres abonnements. La diversité des offres permet un large choix, même si certaines sont moins avantageuses, comme Nintendo Switch Online, dont le prix déjà bas est davantage impacté par les frais de mise en relation.

Les limites, contraintes (et dangers) du partage de comptes

Spliiit permet de réduire le coût des abonnements numériques, mais son utilisation comporte certaines contraintes qu’il est important de connaître avant de partager ou de rejoindre un abonnement.

Par exemple, le partage d’un abonnement Canal+ nécessite de fournir ses identifiants et son mot de passe à Spliiit, qui les stocke de manière chiffrée avant de les transmettre aux co-abonnés. Ces derniers auront ainsi un accès direct à votre compte, y compris aux outils d’administration, où figurent vos factures, données personnelles et l’historique de facturation.

Jonathan Lalinec : "Aujourd’hui, plus de 90% des abonnements sur la plateforme utilisent des liens d’invitation, ce qui limite les risques liés au partage d’identifiants."

De plus, ils peuvent potentiellement effectuer des achats en VOD via le moyen de paiement enregistré. Si cette fonctionnalité peut être protégée par un code PIN, votre espace personnel, lui, ne peut pas être verrouillé. La seule précaution consiste à surveiller attentivement les e-mails de notification envoyés par Canal+ à chaque connexion.

Enfin, à chaque départ d’un co-abonné, vous devrez modifier votre mot de passe et le transmettre à nouveau aux autres co-abonnés, une manipulation contraignante mais essentielle pour sécuriser votre compte.

Certains services nécessitent le partage de vos identifiants © Matthieu Legouge

Pour le partage de mon abonnement Spotify Famille, un simple lien d’invitation a suffi, sans avoir à communiquer mon mot de passe. Par contre… j'ai dû tout de même transmettre mon adresse postale à mes co-abonnés !

Jonathan Lalinec : "Pour Canal+, il faut limiter les achats in-app via l'option de contrôle parental, sinon des co-abonnés pourraient commander des contenus supplémentaires sans votre consentement."

En effet, Spotify exige qu’une même adresse soit renseignée pour "prouver" que tous les membres vivent sous le même toit. Chaque co-abonné doit donc entrer cette adresse lors de son inscription, une contrainte facile à contourner, mais qui reste une exigence de la plateforme.

Spliiit est-il vraiment légal ? Mon analyse et les réponses de Jonathan Lalinec

Lorsque j’ai découvert Spliiit, la première question que je me suis posée concernait sa légalité. Après tout, la plateforme propose de partager des abonnements premium avec d’autres utilisateurs, parfois inconnus. Cela ne pose-t-il pas problème vis-à-vis des services concernés ?

Spliiit respecte la loi, mais les CGU des plateformes sont une autre histoire
D’un point de vue juridique, Spliiit est une plateforme parfaitement légale. Elle agit simplement comme un intermédiaire, facilitant la mise en relation entre propriétaires d’abonnements et co-abonnés. Elle ne pirate rien, ne génère pas d’accès frauduleux et se contente de structurer un modèle de partage déjà existant.

Mais la vraie question ne se situe pas tant dans la loi que dans les Conditions Générales d’Utilisation (CGU) des services partagés. Certaines plateformes, comme Netflix, Spotify ou YouTube Premium, stipulent dans leurs CGU que les abonnés doivent vivre sous le même toit, ou qu'ils ne peuvent pas partager leurs abonnements à l'extérieur du foyer. Pourtant, beaucoup d’utilisateurs partagent déjà leurs abonnements avec des amis ou des proches vivant ailleurs, sans pour autant être inquiétés.

Jonathan Lalinec : "Les CGU de certaines plateformes, comme Netflix ou Disney, n'étaient pas assez claires sur ce qu'était un foyer. On a prouvé en justice que même leurs services clients conseillaient des moyens de partage qui allaient à l'encontre de leurs CGU. C'est ce qui a permis de démontrer l'incohérence et de gagner en référé en 2021."

Les CGU ne sont pas des lois, mais un contrat entre une plateforme et ses abonnés. Si elles ne sont pas respectées, le pire risque est une résiliation de compte ou une restriction d’accès, mais en aucun cas une infraction légale. C’est d’ailleurs sur ce flou que Spliiit a bâti son modèle. La plateforme a déjà remporté des procès face à Netflix, Disney et Apple, prouvant que son fonctionnement n’était pas illégal.

D’ailleurs, certaines plateformes évoluent : Canal+ propose des offres spécifiques au partage, et Netflix a fini par "légaliser" le partage (payant) en dehors du foyer.

Jonathan Lalinec : "Nous avons réussi à démontrer avec nos chiffres que le partage d'abonnement, quand il est contrôlé, fonctionne bien et permet au contraire aux éditeurs de garder des abonnés. Finalement, si nous arrivons à prouver qu'on ne parasite pas les activités des éditeurs, il n'y a pas de raison que nous ayons des problèmes avec eux."

En fin de compte, Spliiit ne fait qu’exploiter une zone grise et incite les plateformes à adapter leur modèle économique. À mes yeux, la vraie question n’est pas tant de savoir si Spliiit est légal (il l’est), mais plutôt si les plateformes vont s’adapter à cette nouvelle réalité du partage.

Pour l’instant, en tant qu’utilisateur, je me contente de profiter d’abonnements à moindre coût, tout en restant conscient des éventuelles restrictions imposées par les plateformes elles-mêmes. Nous verrons bien ce que l'avenir réserve à cette solution qui permet à de nombreux foyers de profiter de services sur lesquels ils feraient sans doute une croix s'ils devaient s'abonner par la voie "classique".