Le gouvernement a finalement reporté d'un an sa réforme fiscale pour les locations de courte durée de type Airbnb ou Booking. Mais il veut désormais à la fois toucher les locations classées, et non classées

Finalement, la réglementation va bien se durcir pour les Airbnb, Booking et autres logements Abritel, mais pas que ! © Matthew Nichols1 / Shutterstock.com
Finalement, la réglementation va bien se durcir pour les Airbnb, Booking et autres logements Abritel, mais pas que ! © Matthew Nichols1 / Shutterstock.com

La location de courte durée par l'intermédiaire des plateformes numériques comme Airbnb connaît un succès à n'en plus finir, qui inquiète toujours les pouvoirs publics. Alors que la réforme fiscale prévue pour 2025 vient d'être suspendue, une nouvelle version plus stricte se profile pour… 2026. Elle touchera non seulement les locations non classées type Airbnb, Abritel ou Booking, mais aussi les meublés de tourisme classés et les chambres d'hôtes.

Un report qui ne change rien sur le fond pour les propriétaires Airbnb, Booking et autres

Le succès des locations touristiques va bien au-delà des plateformes numériques désormais ultra-connues comme Airbnb ou Booking. Avec des conditions fiscales avantageuses et une gestion simplifiée grâce aux outils numériques, de plus en plus de propriétaires délaissent la location longue durée pour le court séjour. Et cela a tendance à aggraver la crise du logement dans certaines zones.

Souvenez-vous, le gouvernement avait initialement prévu de durcir dès 2025 la fiscalité des locations de type Airbnb non classées. Le plafond du régime micro-BIC devait passer de 77 700 euros à 15 000 euros annuels, avec un abattement réduit de 50% à 30%. Une mesure finalement reportée d'un an.

Oui, ce report, acté par la loi Le Meur du 19 novembre 2024, n'est qu'un sursis. Car une nouvelle mouture de la réforme, plus ambitieuse, concernera désormais l'ensemble des locations touristiques, qu'elles soient proposées sur des plateformes numériques ou non.

La loi prévoit également de renforcer les pouvoirs des maires en matière de régulation et de sanction des locations touristiques, particulièrement dans les zones tendues, ce que de nombreux élus appelaient de leurs vœux.

Une réforme élargie et durcie pour 2026

La nouvelle version de la réforme fiscale s'attaquera non seulement aux locations non classées type Airbnb, mais étendra aussi ses restrictions aux meublés de tourisme classés et aux chambres d'hôtes. Pour ces derniers, le plafond du régime micro-BIC sera abaissé de 188 700 € à 77 700 €, avec un abattement réduit de 71% à 50%.

L'impact sera particulièrement sensible pour les petits propriétaires utilisant les plateformes numériques. Un exemple concret : pour des revenus locatifs de 12 000 euros annuels avec un taux d'imposition de 30%, la facture fiscale passera de 2 832 euros à 3 965 euros en 2026, soit une hausse de 40%.

Dans les prochains mois, les propriétaires auront donc intérêt à bien évaluer leur stratégie digitale de location. Pour ceux qui dépassent les nouveaux plafonds, le passage au régime réel des BIC pourrait s'avérer plus avantageux, ce qui permettra de déduire les investissements technologiques nécessaires à la gestion locative moderne.

Pour faciliter cette transition, de nombreuses start-up développent déjà des solutions de comptabilité automatisée spécifiquement adaptées aux contraintes du régime réel. Et elles seront nombreuses, comme toujours.