L'application Airbnb, sur smartphone © Diego Thomazini / Shutterstock.com
L'application Airbnb, sur smartphone © Diego Thomazini / Shutterstock.com

Tous les propriétaires de locations Airbnb en France peuvent souffler, alors que le gouvernement abandonne ses plans fiscaux draconiens, en faveur d'une approche plus clémente.

Voilà une bonne nouvelle pour les hôtes Airbnb, Booking, Abritel et autres, qui étaient sous pression. Le gouvernement a renoncé, mercredi dernier, au projet initial de loi de finances pour 2024, qui aurait resserré les contraintes fiscales sur les propriétaires de locations meublées touristiques. En utilisant l'article 49-3 de la Constitution, le gouvernement a automatiquement écarté un amendement qui voulait imposer un abattement fiscal plus faible sur les locations touristiques et les locations à l'année.

Deux amendements qui ne faisaient pas le jeu des Airbnb, Abritel et Booking

On peut dire que le gouvernement a surpris son monde. Deux amendements se destinaient à restreindre des avantages, avec l'instauration d'un abattement de 40 % (sur les revenus) pour les locations non classées (Airbnb notamment), et l'apparition d'une nouvelle taxation sur les plus-values à la revente. Aujourd'hui, les meublés touristiques (Airbnb) profitent d'un abattement de 71 %. Les locations à l'année, elles, ne bénéficient que d'un abattement de 20 %.

Le ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave, a justifié cet abandon en invoquant le manque d'accord possible sur un budget alternatif. Les oppositions avaient refusé de voter en faveur du budget, forçant l'utilisation du 49-3 pour faire avancer la contre-proposition gouvernementale.

Un logement Airbnb © Airbnb
Un logement Airbnb © Airbnb

Les propriétaires d'Airbnb peuvent souffler

À la place des mesures abandonnées, le gouvernement propose désormais un abattement fiscal de 50 % (contre 71 % actuellement) pour les propriétaires de locations touristiques classées (les chambres d'hôtes ou les gîtes) uniquement, mais sous conditions de revenus.

La limite de revenus admissibles pour cet abattement a été réduite à 77 700 euros, contre 188 700 euros précédemment. En ce qui concerne les propriétaires de logements touristiques non classés, tels Airbnb, Abritel, Booking et autres, ils ne sont tout simplement et finalement pas touchés, et conserveront l'abattement au taux actuel, plus favorable. Voilà qui est intéressant, quand on sait combien cela rapporte aux « hôtes » qui louent leur logement.

La décision du gouvernement d'assouplir ses plans fiscaux concernant les locations Airbnb vise à maintenir un certain équilibre entre l'encouragement du tourisme d'un côté, et la protection des résidents locaux de l'autre. Se dirige-t-on pour autant vers une stabilité et une compréhension plus nuancée des enjeux liés à la location de logements touristiques en France ? Rien n'est moins sûr. Les villes victimes de la crise du logement pestent sans mal contre la décision du gouvernement.

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Source : Capital