Les plateformes de type Airbnb, Booking ou Abritel sont dans le viseur de quatre parlementaires, issus de bords différents de l'Assemblée nationale et du Sénat, qui veulent davantage encadrer les locations touristiques de courte durée.
La fronde contre les cadors de la location de logements de courte durée est lancée. Les députés Julien Bayou (groupe Écologiste), Inaki Echaniz (Socialistes et apparentés), Christophe Plassard (Horizons et apparentés), accompagnés du sénateur Les Républicains Max Brisson, ont déposé leurs propositions pour lutter contre la crise du logement. Leurs cibles ? Les plateformes de locations saisonnières de courte durée et des meublés touristiques, Airbnb en tête.
De plus en plus de logements en Airbnb et autres plateformes de location de très courte durée, et de moins en moins de logements sur le marché locatif traditionnel
Dans ce qu'ils qualifient eux-mêmes d'« appel transpartisan », les élus dressent une liste de propositions visant à réguler le secteur, déplorant des logements saisonniers « dont la multiplication est devenue démesurée par l'effet des plateformes numériques telles Airbnb, Abritel ou Booking », écrivent-ils, rappelant au passage que 4,1 millions de personnes sont non ou mal logées en France.
La location saisonnière étant plus rémunératrice que la location de longue durée (mais aussi plus incertaine, dans tous les sens du terme), les logements disponibles sont de plus en plus loués aux touristes de passage. Une pratique qui pénalise la population locale et tend de plus en plus le marché locatif, avec une offre nettement inférieure à la demande.
Aujourd'hui, Airbnb propose quelque 500 000 logements en location dans toute la France, une donnée remontant à 2021, qui est probablement plus élevée encore aujourd'hui. Pas mal pour une plateforme qui, selon les chiffres qu'elle vient elle-même de fournir ce mercredi 3 mai, pourrait contribuer à faire voyager 300 millions de personnes dans le monde cette année. Et on sait qu'elle peut rapporter gros aux « hôtes » qui louent leur logement.
Réduction des nuitées autorisées, fin des abattements fiscaux… les parlementaires ne rigolent plus
Les logements sous Airbnb sont partout. Pas que dans les grandes villes, mais aussi dans les zones rurales, où le nombre d'annonces a été multiplié par 37 entre 2012 et 2017, contre un facteur x19 sur le reste du territoire, selon nos confrères des Echos. Voici les principales propositions des élus pour essayer de réguler le secteur :
- Supprimer la niche fiscale dont bénéficient les locations saisonnières de meubles touristiques de courte durée. Les trois députés et le sénateur porteurs des propositions ne veulent plus que les loueurs de ces logements bénéficient d'abattements fiscaux.
- Interdire la location des passoires thermiques sur les plateformes collaboratives. C'est une autre mesure phare proposée par les élus. Ici, ils veulent étendre l'interdiction de la location immobilière classique de ces passoires thermiques à la location sur les plateformes touristiques. Le projet écarte néanmoins cette disposition pour les zones de montagne.
- Réduction des nuitées autorisées. C'est l'une des grandes mesures également suggérées par les parlementaires, qui veulent réduire à 90 (au lieu de 120) le nombre de nuitées autorisées pour la location de sa résidence principale. Ils proposent, au passage, d'étendre cette interdiction aux résidences secondaires.
L'ensemble des dispositions est à retrouver sur la plateforme encadronsairbnb.fr.
Source : Les Echos