Le chef étoilé Thierry Marx estime qu'Airbnb exerce une concurrence « totalement déloyale » sur les professionnels de l'hébergement et de la restauration. Il appelle directement les autorités à agir.
Thierry Marx a profité de son passage chez nos confrères de France Info, ce jeudi 2 février, pour dire ce qu'il pense de la plateforme Airbnb, lui qui est à la tête de l'Umih, l'influent syndicat patronal des industries de l'hôtellerie restauration. Celui qui s'est fait connaître du grand public pour sa participation comme juré de l'émission Top Chef il y a quelques années est amer : pour lui, Airbnb « dépasse les bornes », au regard des faibles taxes que l'entreprise paie en France.
Le coup de gueule de Thierry Marx
Sur France Info, Thierry Marx a pris pour cible le géant américain de la location d'hébergements, qui se livre selon lui à une « concurrence totalement déloyale ». Le chef explique qu'il n'est plus possible aujourd'hui de parvenir à gérer la concurrence de la plateforme.
« Aujourd'hui, il y a un parc de location qui échappe complètement à l'État et qui n'est pas taxé, qui est une concurrence déloyale, totalement déloyale pour les gens dont c'est le métier de faire de l'hôtellerie-restauration. » Thierry Marx a également rebondi sur la situation des saisonniers, pour qui se loger devient de plus en plus coûteux. « Nulle part et notamment dans les zones touristiques, vous ne trouvez quelque chose à louer », a-t-il ajouté. « Vous n'avez plus de location pour vos saisonniers ».
Thierry Marx, qui, vous l'avez compris, en a gros sur le cœur, évoque même des logements « qui se louent quasiment sous le manteau et sans protection, avec des risques sanitaires mais aussi de sûreté. » L'homme d'affaires et cuisinier en appelle, au travers de l'Umih, à la création d'une « 6e catégorie de logements, pour qu'on ait un référencement du parc, des choses qui sont louées en parallèle de l'hôtellerie ».
Airbnb, qui paie de plus en plus d'impôts chaque année, ne jouit pas d'une bonne cote auprès des communes françaises
En 2022, la plateforme Airbnb a reversé pas moins de 148 millions d'euros de taxe de séjour aux communes françaises, une donnée en forte hausse (+60 %) par rapport à l'année précédente. Ce montant global s'explique par la reprise du tourisme et profite aussi bien aux grandes villes qu'à certaines plus petites localités.
La plateforme rappelle, en outre, qu'elle communique au fisc, depuis 2020 et ce une fois par an, les revenus de ses hôtes. Depuis novembre 2021, elle fournit aussi aux mairies les données détaillées sur les séjours effectués.
Pour autant, la communauté de communes de l'île d'Oléron, en Charente-Maritime, a pris la décision de réclamer près de 30 millions d'euros à Airbnb, découpés en quatre amendes pour se conformer à la législation, au sujet de la taxe de séjour des années 2020 et 2021. Airbnb Ireland est d'ailleurs citée à comparaître au tribunal judiciaire de La Rochelle le 25 avril prochain.
Source :Twitter