Europol a révélé, jeudi, l'ampleur d'un trafic de faux médicaments en ligne sévissant sur le Vieux continent. Plus de 11 millions d'euros de contrefaçons ont été saisis et 418 trafiquants arrêtés lors d'une opération internationale.

Le business des faux médicaments en ligne est hélas en forte croissance © Kmpzzz / Shutterstock
Le business des faux médicaments en ligne est hélas en forte croissance © Kmpzzz / Shutterstock

Une importante opération de lutte contre le trafic de médicaments contrefaits, impliquant notamment la France, vient de livrer de francs résultats en Europe. Baptisée « SHIELD V » et coordonnée par Europol, elle a permis de démanteler plusieurs réseaux criminels et de saisir des millions de produits pharmaceutiques illégaux.

Les détails, dévoilés ce jeudi 30 janvier 2025 par l'agence européenne de police criminelle, révèlent toute l'ampleur inquiétante de ce commerce parallèle, qui prospère notamment sur Internet.

Une opération d'envergure contre le trafic de médicaments et des résultats spectaculaires

Le bilan de l'opération SHIELD V impressionne. Menée d'avril à novembre 2024 dans 30 pays, elle a mobilisé forces de l'ordre, autorités judiciaires, douanes et agences du médicament. Sous la coordination d'Europol, elle a abouti à l'arrestation de 418 individus et à l'investigation de 52 groupes criminels organisés.

Les saisies témoignent d'ailleurs de l'industrialisation de ce trafic : plus de 426 000 colis illégaux de médicaments, 4 tonnes de poudres et matières premières, et près de 4,7 millions de comprimés ont été interceptés. Quatre laboratoires clandestins ont également été démantelés. Europol insiste sur la sophistication croissante des réseaux criminels.

L'opération, pilotée par un groupe composé des autorités françaises, grecques, italiennes et espagnoles, a bénéficié du soutien technique d'Europol. L'agence européenne a notamment déployé des experts équipés de bureaux mobiles pour fournir une assistance analytique et médico-légale sur le terrain.

Internet, le terrain de jeu privilégié des trafiquants

Le commerce en ligne est aujourd'hui le principal canal de distribution des médicaments contrefaits. Que ce soit avec les réseaux sociaux et les places de marché sur le web visible et sur le dark web, les trafiquants parviennent à protéger à la fois leur anonymat et leur accès à une clientèle massive. Tout cela complique d'autant plus le travail des enquêteurs.

Europol, l'Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) et l'Agence européenne des médicaments (EMA) ont donc décider d'unir leurs forces. Leur objectif : sensibiliser le public aux dangers des faux médicaments et renforcer la protection des consommateurs contre cette dangereuse forme de criminalité.

Et les enjeux sont majeurs. Car au-delà des risques sanitaires pour les consommateurs, le trafic génère des pertes financières considérables pour les entreprises légitimes. Il compromet les investissements en recherche et développement, ce qui constitue un espèce de cercle vicieux qui ne profite qu'aux organisations criminelles, au détriment de la santé publique et de l'économie.

Comment éviter de se faire piéger en ligne ?

Les risques liés aux médicaments contrefaits ne sont pas à prendre à la légère. Pour protéger votre santé, privilégiez les pharmacies en ligne officiellement enregistrées dans l'Union européenne, qui sont reconnaissables à leur logo commun européen. Ce logo cliquable permet de vérifier instantanément la légitimité du site sur les registres nationaux.

Voici le fameux logo dont parle Europol
Voici le fameux logo dont parle Europol

Attention tout de même : seuls les établissements qui affichent les drapeaux des États membres de l'UE, de la Norvège, de l'Islande et du Liechtenstein sont autorisés. En cas de doute sur la légalité d'une pharmacie en ligne, abstenez-vous impérativement de tout achat. Votre santé n'a pas de prix.