La baisse de 15% des tarifs réglementés de l'électricité, en vigueur depuis le 1er février, cache une réalité plus contrastée. 11 millions de foyers français vont paradoxalement voir leur facture augmenter.
La décision de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) de baisser de manière significative les tarifs réglementés de l'électricité est entrée en vigueur ce samedi 1er février 2025. Mais la situation n'est en fait pas idéale pour tout le monde.
Si cette diminution de 15% représente une excellente nouvelle pour plus de 23 millions de foyers, les 11 millions de ménages ayant opté pour des offres à prix fixe vont, eux, subir la hausse inattendue liée à l'augmentation des taxes.
Une baisse historique des prix de l'électricité pour la majorité des consommateurs
Le nouveau tarif réglementé s'établit désormais à 239 euros TTC par mégawattheure, soit une réduction moyenne de 42 euros TTC/MWh par rapport aux tarifs en vigueur depuis février 2024. Cette baisse substantielle s'explique principalement par la fin de la crise des marchés de l'énergie et le recul continu des prix sur les marchés de gros depuis septembre 2022.
Les bénéficiaires directs de cette baisse sont nombreux. Au total, ils sont 20,4 millions de foyers abonnés au tarif réglementé et 3 millions de ménages ayant souscrit une offre indexée sur ce tarif à profiter de la bonne nouvelle.
Pour une famille de quatre personnes habitant une maison de 120 m² chauffée au gaz, l'économie annuelle atteindra 286 euros. Le gain sera encore plus significatif pour un couple vivant dans un appartement de 60 m² chauffé à l'électricité, avec 476 euros d'économies par an.
Cette baisse intervient juste après la fin du bouclier tarifaire sur l'électricité, confirmée par un arrêté du 28 décembre 2024. La diminution des prix sur les marchés de gros entre janvier 2023 et décembre 2024 a permis d'absorber cette transition, pour offrir aux consommateurs une vraie bouffée d'oxygène après plusieurs années de hausses successives.
Le revers de la médaille pour les offres à prix fixe et ses millions d'adeptes
Pour les 11 millions de foyers ayant opté pour des offres à prix fixe, la situation prend une tournure hélas différente. Ces contrats, qui garantissent un prix du kilowattheure HT stable pendant une durée déterminée, ne sont pas épargnés par les évolutions réglementaires.
Comme nous l'indique Selectra, depuis samedi, ces consommateurs doivent faire face à deux augmentations majeures. D'un côté, ils subissent la hausse de 7,7% du TURPE (le tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité), et de l'autre, le retour de l'accise sur l'électricité à son niveau d'avant-crise.
Il faut néanmoins nuancer ce constat. Les souscripteurs d'offres à prix fixe ont en effet largement bénéficié, ces derniers mois, de remises importantes, les fournisseurs alternatifs ayant rapidement répercuté la baisse des prix des marchés de gros. Dans la majorité des cas, le choix d'une offre à prix fixe s'est révélé financièrement avantageux, avec des tarifs particulièrement attractifs.
Si pour les clients concernés, la hausse est inéluctable, la perspective reste encourageante. Dans ce nouveau contexte de marché plus stabilisé, les fournisseurs alternatifs continueront de proposer des offres compétitives. Si les remises exceptionnelles de 30% sur le prix du kWh HT observées récemment ne devraient pas perdurer, l'écart entre les offres de marché et le tarif réglementé devrait se maintenir entre 5 et 10%, ce qui permettra de réaliser des économies substantielles.