La nouvelle régulation de l'électricité, qui a été négociée entre EDF et le gouvernement, pourrait faire bondir vos factures de 17% dès 2026, alerte l'UFC-Que Choisir mardi dans une étude chiffrée inquiétante.

Il faut s'attendre à une nouvelle et lourde hausse des tarifs de l'électricité en 2026 © Shahjehan / Shutterstock
Il faut s'attendre à une nouvelle et lourde hausse des tarifs de l'électricité en 2026 © Shahjehan / Shutterstock

L'embellie de la baisse des tarifs de l'électricité pour des millions de Français ne sera probablement que de courte durée. L'association de consommateurs UFC-Que Choisir vient de publier une étude alarmante sur la future régulation du marché de l'électricité. Prévue pour janvier 2026, cette réforme négociée entre le gouvernement et EDF pourrait entraîner une hausse significative des factures.

Pour un ménage consommant 6 000 kWh/an, l'augmentation atteindrait 233 euros par an, soit 17% de plus qu'actuellement, avec un tarif passant de 0,2016 euro/kWh à environ 0,2330-0,2404 euro/kWh TTC.

Tarifs réglementés d'électricité : la réforme qui va faire flamber la facture

La nouvelle régulation, entérinée, très discrètement, prévoit d'abandonner le mécanisme ARENH (Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique) au profit d'un approvisionnement entièrement basé sur les prix du marché de gros. Selon l'UFC-Que Choisir, si ce système avait été appliqué dès 2025, le coût d'approvisionnement aurait bondi de 44,1%, passant précisément de 81,37 euros/MWh à 117,29 euros/MWh.

Car si la France n'importe que 5,4% de son électricité, 56,2% de l'approvisionnement est déjà déterminé par les prix de marché. La nouvelle régulation portera ce taux à 100%, et ce bien que la production française soit majoritairement assurée par des moyens publics (425 centrales hydrauliques et 600 barrages exploités par EDF), dont les coûts réels sont nettement inférieurs aux prix de marché.

Plus précisément, la réforme inclut un mécanisme de taxation des profits d'EDF avec deux seuils : un « seuil de taxation » fixé entre 5 euros et 25 euros/MWh au-dessus du coût de production nucléaire (estimé à 65 euros/MWh pour 2025), et un « seuil d'écrêtement » situé entre 35 euros et 55 euros/MWh au-dessus de ce même coût. Entre ces seuils, EDF sera taxée à 50% ; au-delà, à 90%.

Des solutions proposées pour éviter un choc tarifaire

Décidée à mobiliser l'opinion et les autorités face à un choc tarifaire qui se profile, l'UFC-Que Choisir tient à préciser l'impact de ses simulations. Selon l'association, le tarif après redistribution serait compris entre 107,52 euros/MWh et 113,72 euros/MWh, donc bien au-dessus des 81,37 euros/MWh actuels. Elle estime que seuls 58% du produit de la taxe serait redistribué aux consommateurs, le reste allant au budget de l'État.

L'association rappelle qu'EDF a réalisé 10 milliards d'euros de bénéfices en 2023 et 7 milliards sur le seul premier semestre 2024. Elle dénonce ici une réforme qui privilégie les intérêts d'EDF (entreprise désormais 100% publique) au détriment des consommateurs, alors même que leurs factures restent à des niveaux très élevés, malgré une récente baisse dont tout le monde ne peut d'ailleurs pas profiter.

Pour corriger ces déséquilibres avant 2026, l'UFC-Que Choisir formule trois demandes concrètes. Elle appelle à une taxation renforcée des profits d'EDF, elle milite pour un reversement intégral aux consommateurs du produit de cette taxe, et quémande la création d'une commission qui puisse inclure les associations de consommateurs, pour refondre le système.

À plus long terme, l'association propose de créer un service public de l'électricité qui garantirait un prix basé sur les coûts réels de production nucléaire et hydraulique.