La recherche de logement devient un terrain hélas fertile pour les escrocs qui demandent des paiements avant même toute visite. Cette pratique, qui est une infraction pénale, peut coûter aux victimes jusqu'à 1400 euros. Elle appelle à la vigilance.

Les offres de logement trop alléchantes doivent inciter la méfiance © Maya Lab / Shutterstock
Les offres de logement trop alléchantes doivent inciter la méfiance © Maya Lab / Shutterstock

« Versez 700 euros maintenant pour garantir votre visite ». Certaines personnes en quête d'un nouveau logement doivent faire face à cette exigence, qui est totalement illégale. Pire, elle est au cœur d'une arnaque immobilière qui se répand sur les plateformes de location. Des escrocs, toujours prêts à profiter de la tension du marché locatif, ciblent méthodiquement les candidats pressés de trouver un logement en leur soutirant parfois jusqu'à 1400 euros avant même d'avoir effectué la moindre visite.

Les annonces immobilières trop belles sur Leboncoin cachent souvent une arnaque

Ces arnaques débutent toujours par une annonce alléchante sur des plateformes bien connues du grand public, comme Leboncoin ou SeLoger. Dans l'annonce, l'appartement présenté semble idéal : lumineux, refait à neuf, avec de beaux volumes et un prix attractif. Bref, le rêve ! RMC Conso a testé cette arnaque avec deux annonces, un 38m² à 700 euros à Pontault-Combault (en Seine-et-Marne), et un 42m² à 765 euros à Villiers-sur-Marne (dans le Val-de-Marne).

Comment s'y prend l'escroc ? Après avoir manifesté votre intérêt pour tel ou tel logement, vous recevez un long e-mail où le prétendu propriétaire vante les caractéristiques du bien avec des formulations identiques. Cela va de l'« appartement charmant et lumineux » à la « splendide salle de douche à l'italienne », en passant par le « quartier calme » et la fameuse « cuisine équipée ».

Ces descriptions plutôt standardisées mais toujours très alléchantes, sont généralement associées à de nombreuses formules de politesse comme « n'hésitez pas à poser toutes vos questions ». Ici, vous l'aurez compris, le malfrat cherche à renforcer la confiance que l'annonce peut inspirer au particulier.

L'escroc demande ensuite des informations personnelles et des documents (pièce d'identité, avis d'imposition, bulletins de salaire), sous prétexte de « fixer au plus vite un rendez-vous ». Le risque d'usurpation d'identité est déjà au maximum ici, mais le véritable piège arrive à la fin du message, avec la demande de paiement.

Comment se protéger et quoi faire si vous êtes victime

Le faux propriétaire réclame ensuite un virement bancaire pour le dépôt de garantie (700 euros dans un cas) ou même le premier mois de loyer en plus (près de 1400 euros dans l'autre exemple). Il justifie sa demande en invoquant la distance et les lapins prétendument posés par d'autres personnes à la recherche d'un logement. « Comprenez que je quitte Bastia pour venir ici et que je quitte aussi mon travail, donc je ne veux pas partir et ne voir personne », écrit l'un des arnaqueurs propriétaires.

La loi est pourtant claire à ce sujet. Aucune somme d'argent ne peut être réclamée par le propriétaire avant la signature du bail de location. Comme le rappelle SeLoger, la seule façon légale de réserver un logement est de signer le contrat de location. Ces pratiques de phishing tombent sous l'empire de l'article 313-1 du Code pénal et sont punies de cinq ans d'emprisonnement et 375.000 euros d'amende.

Si vous avez déjà versé de l'argent, envoyez au plus vite une mise en demeure au propriétaire. S'il refuse le remboursement, vous pouvez saisir le tribunal de proximité pour les sommes inférieures à 4 000 euros. N'hésitez pas non plus à signaler ces arnaques sur des plateformes comme signal.conso.gouv.fr ou (via l'application dédiée) pour protéger d'autres chercheurs de logement de ces escroqueries malheureusement de plus en plus répandues.