La France a durci le malus écologique le 1er mars 2025. Le seuil d'émission a été abaissé à 113g CO2/km, et la taxation maximale portée à 70 000 euros pour les véhicules les plus polluants.

Le malus écologique est de plus en plus étendu en France © Wiliamhero / Shutterstock.com
Le malus écologique est de plus en plus étendu en France © Wiliamhero / Shutterstock.com

Le malus automobile, qui symbolise la pénalité à l'achat de véhicules polluants, est nettement renforcé depuis le 1er mars 2025. Le nouveau barème abaisse le seuil d'émission taxable à 113g de CO2/km et porte le plafond à 70 000 euros, en ciblant particulièrement les véhicules les plus polluants. La mesure s'accompagne d'un maintien du malus au poids pour les véhicules de plus de 1,6 tonne, avant un nouveau durcissement prévu l'an prochain.

Le nouveau seuil du malus écologique pénalise davantage de véhicules

Le gouvernement français n'est pas revenu sur sa politique de lutte contre les émissions de CO2. Depuis samedi, le barème du malus automobile est plus strict encore, avec un seuil d'application abaissé à 113 grammes de CO2/km, contre 118 grammes auparavant. Cette modification entre, pour rappel, dans le cadre de la loi de finances 2025. Elle marque la volonté claire de l'État d'accélérer la transition vers des véhicules moins polluants.

L'impact sur les consommateurs sera immédiat et significatif. Le seuil des 1 000 euros de taxation est désormais atteint dès 136 grammes de CO2/km (précisément 1 074 €), alors qu'il fallait jusqu'à maintenant atteindre 141 grammes pour subir une telle pénalité. Plus frustrant encore pour les amateurs de grosses cylindrées, le plafond maximal du malus passe de 60 000 à 70 000 euros pour les véhicules dépassant 192 grammes de CO2/km.

La nouvelle grille tarifaire cherche, vous l'aurez compris, à orienter les achats des consommateurs vers des véhicules moins émetteurs de CO2. Les experts du secteur anticipent d'ailleurs un impact significatif sur les ventes de SUV et de berlines haut de gamme, les plus touchés par ces mesures. Les constructeurs vont devoir accélérer l'électrification de leur gamme pour proposer des alternatives viables à une clientèle désormais confrontée à une fiscalité dissuasive.

Hybrides rechargeables : la fin d'une ère d'avantages fiscaux

Contrairement au malus CO2, le malus au poids reste inchangé en 2025. Il s'applique toujours aux véhicules de plus de 1,6 tonne. Néanmoins, la loi de finances prévoit déjà son extension aux véhicules de plus de 1,5 tonne dès 2026, ce qui viendra élargir le spectre des modèles concernés. Les consommateurs et les constructeurs sont donc déjà prévenus.

Un changement concerne tout de même les véhicules hybrides rechargeables. Car depuis le 1er janvier 2025, ces derniers ne bénéficient plus d'une exonération totale du malus poids, mais d'un simple abattement de 200 kg sur leur masse. Pour un véhicule hybride rechargeable de 1 950 kg, le calcul s'effectuera donc sur une base de 1 750 kg, ce qui limite l'avantage fiscal dont il bénéficiait jusqu'alors.

Certaines catégories restent encore heureusement totalement exonérées de ces taxes. C'est le cas des véhicules électriques et à hydrogène, qui confirment la volonté gouvernementale de favoriser les technologies zéro émission. Des exemptions sont également maintenues pour les véhicules accessibles en fauteuil roulant et ceux acquis par des personnes en situation de handicap. De quoi préserver l'accès à la mobilité pour tous, malgré le durcissement général de la fiscalité automobile.