Trois étudiants nîmois de 19 ans ont développé Meoria, une application mobile destinée à compléter Parcoursup. Ils proposent un outil d'orientation ludique qui aide les lycéens à découvrir des formations adaptées à leur profil, sans vouloir remplacer la plateforme officielle.

La page d'accueil de Meoria pour le Web et sa version Android - Capture d'écran © Mélina LOUPIA / Clubic
La page d'accueil de Meoria pour le Web et sa version Android - Capture d'écran © Mélina LOUPIA / Clubic

La période des inscriptions sur Parcoursup vient de démarrer et avec elle, toute l'angoisse, le stress et confusion chez les lycéens (et leurs parents !). C'est en partant de ce constat que trois jeunes étudiants nîmois ont lancé Meoria. Alexandre Klobb, Samuel Chomat et Dimittri Choudhury, âgés de 19 ans et respectivement en école d'ingénieurs et en école de commerce, ont créé cette application pour aider les lycéens dans leur orientation post-bac.

Leur objectif n'est pas de concurrencer Parcoursup mais de la compléter. « On ne vient pas les concurrencer, on vient aider le lycéen, c'est un complément », explique Dimittri Choudhury. Lancée il y a quelques mois, l'application compterait déjà 25 000 utilisateurs et se classait au 11 mars 2025 en 11e position des applications les plus téléchargées dans la catégorie éducation de l'App Store.

L'appli rend l'orientation plus ludique grâce à un système inspiré de Tinder et Duolingo

Les trois créateurs ont tiré les leçons de leur propre expérience sur Parcoursup. Ils estiment que l'interface de la plateforme officielle manque d'intuitivité, particulièrement lors des recherches de formations. Pour améliorer ce point, ils ont conçu une expérience utilisateur inspirée d'applications populaires auprès des 15-25 ans. Meoria emprunte ainsi la mascotte à Duolingo, avec un petit singe nommé Meo, et le système de « swipe » à Tinder. Les utilisateurs doivent balayer de gauche à droite en fonction de leur adhésion à diverses affirmations comme « un rythme d'examens réguliers me paraît stimulant », « avoir des cours en amphithéâtre avec des centaines de personnes », ou « s'immerger rapidement dans la vie professionnelle ».

Après avoir renseigné sa classe, ses spécialités, ses moyennes et ses domaines d'intérêt, l'utilisateur répond à une quinzaine de questions. L'application propose ensuite un classement des formations correspondant à son profil, avec un pourcentage de « match » pour chacune. La recherche peut être affinée selon des critères géographiques. L'application renvoie finalement vers Parcoursup pour accéder aux présentations détaillées des formations et effectuer les démarches d'inscription.

Meoria desktop - Capture d'écran © Mélina LOUPIA pour Clubic
Meoria desktop - Capture d'écran © Mélina LOUPIA pour Clubic

Les développeurs prévoient d'enrichir l'outil et recherchent un soutien institutionnel

Dimittri Choudhury assure que l'application ne limite pas les choix des lycéens mais au contraire « propose la plus grande variété possible de formations ». « On essaie de mettre des messages pour dire que c'est pour ouvrir des portes. On veut donner des nouvelles idées aux élèves », précise-t-il. En plus de sa fonction principale, Meoria intègre un « ChatGPT de l'orientation » qui répond aux questions des utilisateurs et les redirige vers des ressources utiles.

Les trois étudiants ne comptent pas s'arrêter là. Ils prévoient d'enrichir prochainement leur application de deux nouvelles fonctionnalités : un estimateur de chances d'admission et un outil de comparaison entre formations. Leurs ambitions ne s'arrêtent pas au développement technique. « On est en train de prendre contact avec Parcoursup, la liaison n'est pas encore très fluide mais on va essayer de faire quelque chose avec eux », indique Dimittri Choudhury. « On veut être soutenus par les institutions comme Parcoursup et l'Onisep en gage de crédibilité. On est là vraiment pour être complémentaires, nous ne sommes pas concurrents ».

Pour l'instant, l'application est gratuite et ne génère pas de revenus. Les créateurs envisagent toutefois un modèle économique. « On va essayer de commencer à contacter des écoles qui pourront payer pour avoir accès au profil des lycéens », explique Dimittri Choudhury, tout en promettant qu'il n'y aura jamais de « favorisation d'une école », car « sinon notre rôle perdrait son sens ».

Meoria est téléchargeable gratuitement sur les magasins d'applications ou accessible sur meoria.com. Les trois amis s'installent dans une perspective de long terme et espèrent que leur création deviendra un jour une entreprise à part entière. Dimittri Choudhury s'engage à poursuivre l'amélioration de l'outil « tant qu'on n'aura pas le meilleur sur l'appli », tout en reconnaissant qu'on « ne sait pas ce que l'avenir nous réserve ».