La Drôme accueillera dès 2026 l'un des plus grands supercalculateurs d'Europe, ainsi qu'un campus d'innovation IA au sein du pôle Écotox, à proximité de la gare Valence TGV.
L'entreprise française Sesterce, spécialisée dans les infrastructures de calcul haute performance, concrétise une première étape de son ambitieux plan d'investissement de 52 milliards d'euros annoncé en février. Le site installé sur la commune d'Alixan, dans la Drôme, bénéficiera d'un investissement de 450 millions d'euros, pouvant atteindre 1,8 milliard en incluant les processeurs graphiques, pour accueillir un supercalculateur de nouvelle génération et un campus dédié à l'intelligence artificielle. Sesterce veut contribuer au renforcement de la souveraineté numérique européenne.
40 000 GPUs pour un supercalculateur IA de pointe près de Valence TGV
Le supercalculateur de Sesterce, qui ambitionne de devenir le plus grand de France, voire d'Europe, sera équipé de 40 000 GPUs. Ces derniers seront dédiés à l'entraînement et l'inférence des modèles d'intelligence artificielle. Une puissance considérable qui sera mise au service des entreprises et chercheurs dès 2026, comme vient de l'annoncer Sesterce ce mardi 18 mars 2025.
Le projet se veut un maximum respectueux de l'environnement, avec un système de refroidissement liquide en circuit fermé qui permettra d'atteindre un rendement énergétique optimal (PUE 1.1). Dans le détail, ce système repose sur une circulation d'eau qui arrive entre 15 et 20 degrés pour rafraîchir les serveurs, ressortant à environ 60 degrés pour transmettre sa chaleur à un second circuit, via un échangeur thermique.
La chaleur générée sera valorisée pour alimenter les industries et le chauffage urbain environnants, ce qui peut nous rappeler, à certains détails près, le data center récemment lancé par Infomaniak à Genève, que nous avions pu visiter.
Cette approche circulaire permet un rendement énergétique de 98% d'effet Joule, tout en économisant 96% d'eau par rapport aux systèmes classiques et en réduisant de 60% les émissions locales de CO₂, comme l'explique Anthony Tchakerian, co-fondateur et directeur général de Sesterce.
Des centaines, puis des millions d'emplois créés à terme par le pôle de Sesterce dans la Drôme
Au-delà de la puissance de calcul, Sesterce développe un véritable campus d'intelligence artificielle conçu comme un hub d'innovation. Le lieu accueillera des chercheurs, étudiants et entreprises mais aussi des start-up pour accélérer le développement et l'application de l'IA, de façon à créer un environnement propice à la formation et à la recherche.
L'incubateur intégré au campus accompagnera les start-up et entrepreneurs du secteur avec mentorat, ressources et opportunités de financement, la totale quoi. Des compétitions et autres hackathons stimuleront régulièrement la créativité, tandis que des formations innovantes comme des ateliers immersifs, bootcamps et cours en ligne, développeront les compétences pratiques nécessaires.
Le campus, qui trônera comme le supercalculateur à quelques encablures de la gare SNCF de Valence, intégrera également des initiatives de federated learning sur des enjeux majeurs comme la santé et la lutte contre le changement climatique.
Le projet prévoit en tout cas la création de 800 emplois dans l'écosystème local, comme une première étape vers l'objectif global de 5 000 emplois annoncé en février, en marge du sommet de Paris sur l'IA. Comme le souligne Youssef El Manssouri, CEO et co-fondateur de Sesterce, ce projet vise non seulement à positionner la Drôme comme un pôle d'excellence en intelligence artificielle, mais aussi à contribuer activement à l'essor d'une IA responsable et performante, au service des entreprises et des citoyens.
