L'entreprise française Sesterce frappe fort dans le secteur de l'IA avec un investissement colossal de 52 milliards d'euros, annoncé lundi pour déployer en France plus d'un million de GPUs d'ici 2030.
![Sesterce a annoncé un plan d'investissement gigantesque, avec plusieurs data centers à bâtir © Microsoft Designer, pour Clubic](http://pic.clubic.com/5ec42e7b2277324/1200x686/smart/data-center-france.jpg)
Dans la foulée de l'annonce par Fluidstack d'un supercalculateur à 10 milliards d'euros prévu en France pour 2026, une nouvelle entreprise, française cette fois, y est allée de son annonce XXL. Lundi soir, la société Sesterce a dévoilé un plan d'investissement dantesque dans les infrastructures d'IA. Son montant ? 52 milliards d'euros. Il serait presque difficile à envisager, tant le montant nous paraît surréaliste.
L'entreprise marseillaise entend pourtant déployer une puissance de calcul de 1,5 GW à travers la France, avec l'installation de data centers et d'un supercalculateur. Le projet pourrait aboutir à la création de 5 000 emplois, et ainsi positionner la France dans le top 3 mondial de l'IA.
52 milliards d'euros pour révolutionner l'IA
Alors comment découper ce plan à 52 milliards d'euros ? La première phase du projet se concentrera bien en France, du côté de Valence, où Sesterce prévoit d'installer un data center équipé de 40 000 GPUs. Un investissement initial de 1,8 milliard d'euros est évoqué, pour marquer le début de ce qui pourrait être une transformation majeure dans le paysage technologique français. La société, fondée par Anthony Tchakerian et Youssef El Manssouri en 2018, ne compte pas s'arrêter là.
Le plan se poursuivra dans la région Grand Est ensuite, avec deux sites stratégiques. L'objectif est ambitieux : atteindre une puissance de 600 MW cumulés pour 500 000 GPUs d'ici 2028, avant de doubler la mise en 2030, carrément.
En parallèle, l'entreprise développera un supercalculateur dans le Sud de la France, peut-être à Marseille, où elle possède notamment un centre de données. Avec une puissance prévue de 250 MW et 200 000 GPUs supplémentaires, cette future infrastructure renforcera considérablement les capacités de calcul nationales en matière d'intelligence artificielle.
Sesterce défend ses efforts pour l'environnement et l'emploi
Face à ce qui pourrait être comparé à de la démesure, Sesterce, qui travaille avec des entreprises comme Mistral AI, NVIDIA ou Amazon Web Services (AWS), essaie de rassurer sur le volet environnemental, en précisant qu'il n'a pas été négligé dans ce projet titanesque.
Sesterce a en effet opté pour une approche sur le papier vertueuse en choisissant d'implanter ses infrastructures sur d'anciens sites industriels ou pollués. Un système de refroidissement innovant permettra de réutiliser la chaleur générée pour alimenter les habitations et industries environnantes, comme a déjà pu le faire Infomaniak, à plus petite échelle. On a évidemment hâte d'en savoir plus à ce sujet.
La dimension sociale occupe également une place centrale dans ce projet. La création de 5 000 emplois est envisagée d'ici 2030, ce qui permettra à Sesterce de contribuer assez grandement au développement économique local. Les postes couvriront d'ailleurs un large éventail de compétences, de l'ingénierie à la maintenance, en passant par la recherche et la sécurité industrielle.
Au-delà des infrastructures, Sesterce nourrit l'ambition de devenir le leader européen du cloud IA. L'entreprise développera ainsi une gamme complète de services logiciels spécialisés dans le training, l'inférence et le traitement de données à haute densité, renforçant ainsi l'indépendance technologique européenne. Reste à justifier désormais le montant (52 milliards d'euros) avancé, son utilité globale et sa provenance exacte.
10 février 2025 à 19h35