La start-up française Pasqal a annoncé, jeudi, s'être associée à NVIDIA pour intégrer sa technologie quantique à la plateforme CUDA-Q, qui doit propulser l'informatique quantique hybride à grande échelle.

Pasqal, le fleuron hexagonal de l'informatique quantique, a noué un partenariat de poids © Pasqal
Pasqal, le fleuron hexagonal de l'informatique quantique, a noué un partenariat de poids © Pasqal

La France de l'informatique quantique vient peut-être de faire un grand pas vers l'international. Pasqal, le champion tricolore des technologies quantiques à atomes neutres, a dévoilé le jeudi 20 mars 2025 un partenariat stratégique avec le géant américain NVIDIA. Cette collaboration permettra d'intégrer des unités de calcul quantique de Pasqal à la plateforme open-source CUDA-Q de NVIDIA, spécialisée dans le calcul hybride quantique-classique.

CUDA-Q et QPU Pasqal, une alliance technologique stratégique pour l'informatique du futur

L'intérêt de cette association entre NVIDIA et Pasqal réside à vrai dire dans la complémentarité de leurs technologies. Les QPU (unités de traitement quantique) développés par Pasqal, qui sont basés sur des atomes neutres ordonnés en matrices 2D et 3D, se connecteront désormais de manière transparente à la plateforme CUDA-Q de NVIDIA. Les clients de Pasqal auront à leur disposition tout un ensemble d'outils pour développer et optimiser leurs applications quantiques.

« Notre collaboration avec NVIDIA nous permettra d'offrir une interface et un modèle de programmation très demandés par la communauté HPC et quantique, accélérant ainsi le développement des applications quantiques », reconnaît d'ailleurs Loïc Henriet, le président-directeur général de Pasqal, forcément enthousiaste face aux perspectives offertes par cette collaboration.

Pour les développeurs, elle représente aussi une avancée concrète. Car ils bénéficieront désormais d'un modèle de programmation unifié à travers les différentes unités de traitement (CPU, GPU et QPU). Cela facilitera à coup sûr la création de programmes quantiques hybrides dans des environnements informatiques haute performance hétérogènes.

Un aperçu des performances de CUDA-Q © NVIDIA
Un aperçu des performances de CUDA-Q © NVIDIA

Vers une démocratisation de l'informatique quantique

La bibliothèque de programmation open-source Pulser, développée par Pasqal, sera désormais complétée par CUDA-Q, la plateforme de développement quantique open source. Ce mariage technologique apporte une interface de programmation Python conviviale, et une interface C++ haute performance. Elles devraient d'ailleurs rendre les simulations quantiques plus accessibles aux développeurs moins spécialisés, comme l'indique Pasqal.

Tim Costa, le directeur senior CAE, Quantum et CUDA-X chez NVIDIA, souligne en tout cas l'importance de cette collaboration. Pour lui, « l'informatique quantique utile nécessite une puissance de calcul accélérée pour offrir des découvertes bénéfiques à la société. CUDA-Q permet aux chercheurs d'intégrer harmonieusement les superordinateurs IA avec les QPU de pionniers comme Pasqal. » De quoi rendre fière la France du quantique.

Après avoir déjà levé plus de 140 millions d'euros, la start-up française Pasqal, fondée en 2019 par Georges-Olivier Reymond et Christophe Jurczak, confirme ici sa position d'acteur majeur du quantique à l'échelle mondiale, tout en renforçant l'écosystème technologique européen, face aux géants américains et asiatiques. C'est toujours ça de pris.