Derrière l'apparente générosité de Meta avec son modèle d'IA Llama se cache une stratégie commerciale bien ficelée. Un document judiciaire révèle que l'entreprise de Mark Zuckerberg partage les revenus générés par les sociétés hébergeant ses modèles d'intelligence artificielle.

Le géant technologique Meta a fait du modèle Llama son fer de lance dans la course à l'intelligence artificielle générative. Contrairement à ses concurrents comme OpenAI ou Google, l'entreprise a misé sur une approche open source qui a atteint plus d'un milliard de téléchargements. Cette stratégie cache cependant une réalité plus complexe que celle présentée publiquement.

- Open source et gratuit
- Performances élevées
- Large fenêtre de contexte
Les accords de partage de revenus dévoilés
Un document judiciaire récemment mis au jour dans le cadre du procès Kadrey v. Meta indique que l'entreprise « partage un pourcentage des revenus » générés par les sociétés qui hébergent ses modèles Llama. Cette révélation contredit directement les déclarations de Mark Zuckerberg qui affirmait en juillet dernier que « vendre l'accès » aux modèles Llama « n'est pas [le] modèle économique » de Meta.
Bien que le document ne précise pas quelles sociétés versent des royalties, Meta a mentionné plusieurs partenaires d'hébergement dans ses communications. Parmi eux figurent AWS, Azure, Google Cloud, NVIDIA et Databricks, qui proposent des services facilitant le déploiement des modèles Llama. Cette stratégie fait écho aux accusations portées contre Meta concernant l'utilisation d'œuvres protégées par le droit d'auteur pour l'entraînement de Llama. L'entreprise avait déjà été mise en cause pour avoir utilisé un ensemble de textes appelé LibGen, connu pour héberger des documents piratés.
Une stratégie ambivalente assumée
Lors d'un appel avec les investisseurs en avril dernier, Zuckerberg avait pourtant évoqué diverses pistes de monétisation pour Llama. Il mentionnait notamment l'octroi de licences et précisait : « Si vous êtes une entreprise comme Microsoft, Amazon ou Google et que vous revendez essentiellement ces services, nous pensons que nous devrions recevoir une part des revenus ».
Cette dissonance entre le discours public valorisant l'open source et la réalité commerciale témoigne d'une stratégie à double détente. D'un côté, Meta profite de l'image positive associée au partage de technologies avancées. De l'autre, l'entreprise capte discrètement une partie de la valeur générée. La popularité extraordinaire de Llama, avec son milliard de téléchargements, constitue un levier puissant pour cette approche. Cette large adoption permet à Meta de s'imposer comme un acteur incontournable dans l'écosystème de l'IA, tout en créant de nouvelles sources de revenus.
Ces révélations interviennent alors que Meta prévoit d'augmenter considérablement ses investissements dans l'IA. L'entreprise a annoncé des dépenses en capital comprises entre 60 et 80 milliards de dollars pour 2025, principalement pour des centres de données et ses équipes de développement d'IA. Ces montants colossaux expliquent en partie la nécessité de diversifier les sources de revenus.
Source : Tech Crunch
04 février 2025 à 14h11