L'Europe doit faire plus dans le domaine des semi-conducteurs. C'est qu'affirment des membres du Parlement européen, qui demandent à ce qu'une nouvelle version du Chips Act soit votée.

Les semi-conducteurs sont une ressource stratégique pour l'avenir, tant ce composant électronique est devenu indispensable pour faire fonctionner les appareils allant de l'automobile à l'armement militaire. Pour devenir plus souverain dans le domaine, Bruxelles avait fait voter un Chips Act, avec pour ambition de développer une filière grâce à de nombreuses subventions et incitations. Mais ce n'est pas encore assez, raison pour laquelle des voix s'élèvent afin de mettre au point une seconde mouture.
Un appel pour faire voter un Chips Act 2.0
L'Europe doit monter en gamme au niveau de la tech. C'est l'idée de ces membres du Parlement européen qui viennent d'adresser une lettre à la Commission européenne. Ces 54 parlementaires, membres des trois plus grands partis de la chambre, font un bilan contrasté du Chips Act. Selon eux, les progrès effectués par l'industrie européenne des semi-conducteurs grâce à ce programme sont trop lents.
« Nous devons prendre des mesures actives pour rendre l'UE attrayante en tant que lieu de R&D, de production et d'investissement » exhortent-ils. Ils critiquent aussi le fait que, dans les cinq paquets pour l'investissement que va annoncer Bruxelles durant l'année 2025, pour certains secteurs comme l'IA, aucun ne soit dédié aux semi-conducteurs.

Une réponse aux bouleversements géopolitiques actuels
Et l'heure est grave pour les signataires de cette lettre. Car pour eux, il y a urgence à devenir plus souverain, au vu de la manière dont les choses bougent très vite dans le monde depuis l'élection de Donald Trump.
« Les récents développements géopolitiques ont montré que l'Europe ne peut pas considérer comme acquis l'accès continu aux technologies avancées » font-ils remarquer. Le Vieux Continent pourrait ainsi à un moment en être réduit à ses propres forces dans ce domaine, ce qui nécessite de se préparer à l'avance.
L'Europe doit enfin « protéger ses champions des conséquences de l'extraterritorialité et de la concurrence toujours plus vive entre les États-Unis et la Chine ». L'appel sera-t-il entendu ?
Source : Reuters