Pour Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, l’Europe ne pourra jamais se passer totalement des puissances étrangères pour la fabrication de puces électroniques. Mais tout n’est pas perdu.
Aujourd’hui, les composants qui équipent vos appareils viennent majoritairement d’autres territoires. L’Union européenne veut prendre ce problème à bras-le-corps et peser à nouveau sur ce marché.
L'indépendance industrielle de l'Europe en question
La pandémie mondiale de Covid-19 a grandement ralenti de nombreux secteurs, à commencer par ceux de l'électronique et de l'automobile, touchés par une pénurie de semi-conducteurs, pour l'essentiel fabriqués en Chine. L’Europe, elle, accuse un train de retard sur la technologie de pointe, élaborant plutôt des composants moins complexes.
Ces difficultés ont fait office de déclic pour revendiquer une indépendance vis-à-vis de ces fournisseurs étrangers. Mais Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, a préféré tempérer les attentes sur le sujet. Pour elle, cela nécessiterait une dépense de 150 milliards de dollars sur 5 ans et ne constitue pas la meilleure solution. Elle plaide à la place pour le maintien des relations avec les acteurs extérieurs actuels, avec tout de même une plus grande régulation et une amélioration de la capacité de production européenne.
L’Europe, un « petit » acteur qui veut reprendre des couleurs
Ainsi, d’ici 2030, l’ambition affichée est de pouvoir produire 20% des composants électroniques au niveau mondial, contre seulement 10% en 2021. Une belle progression, mais néanmoins loin des 40% constatés en 1990. De surcroît, l’Europe veut aussi être plus libre d’un point de vue géopolitique pour éviter que des turbulences entre certains pays ne détériorent encore plus la situation.
Pour motiver les troupes, Thierry Breton, commissaire européen, présentera le « European Chips Act » début 2022 qui vise à « soutenir les investissements, notamment de rupture, et plus largement l'ensemble du secteur, en assouplissant les règles de concurrence relatives aux aides d'Etat ». En contrepartie de ce soutien financier, il est attendu qu’en cas de crise, l’Europe soit choisie en priorité. En attendant, quelques acteurs tels qu'Intel ont déjà manifesté leur volonté d'ouvrir des centres de production en Europe.
Source : Tom's Hardware.