Intel Tiger Lake-H processeur

D’après le Financial Times, Intel envisagerait d’implanter rapidement une ou plusieurs usines de production en Europe. L’investissement serait d’au moins 20 milliards d'euros, et plusieurs emplacements sont étudiés en Allemagne, en France, aux Pays-Bas ou encore en Belgique.

Une décision pourrait être prise en ce sens d’ici la fin de l’année.

Semi-conducteurs : un investissement de 20 milliards d’euros

L’affaire, sur la table depuis quelque temps déjà, a été boostée dernièrement par la crise de la COVID-19 : Intel pourrait bien installer une méga-usine de production de puces électroniques en Europe dans les toutes prochaines années. Pour cela, l'entreprise américaine tablerait sur un budget d’investissement de 20 milliards d'euros, qui viendraient s’ajouter aux investissements déjà consentis pour l'usine de production en Irlande.

La décision est éminemment stratégique, aussi bien pour Intel que pour l’Union européenne. Pour le fondeur, une telle usine permettrait de « redessiner le paysage de la production de semi-conducteurs, afin de rendre la chaîne logistique plus résiliente », autrement dit, moins dépendante des producteurs asiatiques. Pour l’heure, la quasi-totalité des puces électroniques est produite en Asie, en Corée du Sud et à Taïwan notamment. Cela entraîne de fait des risques pour l'approvisionnement mondial, que ce soit en cas de catastrophe naturelle, de crise sanitaire, d'accident ou de tensions géopolitiques.

La question est tout aussi importante pour l'UE, qui ne produit que 10 % des puces informatiques du monde, qui plus est des modèles d’anciennes générations pour la plupart, destinées à des usages professionnels très restreints. L’Union européenne nourrit désormais l'objectif de produire sur son sol 20 % des puces à semi-conducteurs à l’horizon 2030. Ce qu’une méga-usine d’Intel pourrait contribuer à réaliser.

Une production en France, et ailleurs ?

D’après les dernières annonces, il semblerait qu’Intel envisage de fractionner sa méga-usine européenne sur plusieurs sites, répartis dans différents pays. L’Allemagne, qui semblait en pôle position pour accueillir la méga-usine, reste envisagée, mais certaines fonctions de la ligne de production pourraient être localisées en France, en Belgique ou au Pays-Bas, voire même dans des pays d’Europe du Sud et de l’Est, où la main d’œuvre est moins coûteuse. C’était d’ailleurs le principal sujet de discussion abordé fin juin lorsque le P.-D.G. d’Intel est venu rendre visite à Emmanuel Macron et Mario Draghi.

Soulignons toutefois qu'aucune décision n’est attendue avant la fin de l’année. On sait que, outre les 20 milliards d'euros investis par Intel, l’Union européenne pourrait contribuer à ce projet stratégique à hauteur de 8 milliards d'euros. Un investissement conséquent qui donne forcément à l'organisation un poids bien réel dans les négociations en cours avec la multinationale américaine.