Stupeflix

Thomas Pontiroli
Publié le 20 juin 2013 à 17h24
Nom : Stupeflix
Fondateurs : Nicolas Steegmann, François Lagunas et Étienne Albert
Création : 2009
Localisation : Paris
Financements : 50 000 euros
Investisseurs : Concours Seedcamp
Activité : mise en vidéo de photos
Site Internet : www.stupeflix.com


Stupeflix réveille les photos numériques qui dorment dans les disques durs pour les mettre en scène dans des vidéos animées et sonorisées, une offre qui est aussi tournée vers l'entreprise.



Nicolas Steegmann, François Lagunas, Etienne Albert
1/ Stupeflix, on a envie de dire que c'est stupéfiant, mais qu'est-ce que c'est ?
Stupeflix permet de créer des vidéos simplement sur la base de photos. On a remarqué qu'aucune solution de ce genre n'existait pour que les gens puissent s'exprimer de cette manière. À la base, les trois fondateurs viennent d'Exalead. À partir de 2006, et pendant deux ans, on a mûri une idée de société axée autour du tourisme. Le but était d'agréger toutes les informations sur une Google Maps. François a ensuite développé un robot capable de repérer les articles relatifs à un emplacement géographique sur Wikipédia, et téléchargeait les photos pour en faire une vidéo. Il était capable d'en générer 30 000 en 48 heures. À ce stade, on a adopté une attitude de lean startup : confronter l'idée au client, écouter, modifier le produit et recommencer jusqu'à satisfaction. Mais ce qui est ressorti c'est que les gens étaient à chaque fois impressionnés par la vidéo et beaucoup moins par le tourisme. Alors on s'est lancés sur ça.

2/ Quel a été le cheminement de votre start-up, et comment fonctionnez-vous ?
On a déposé les statuts de Stupeflix en 2009 après qu'Etienne et moi avons quitté Exalead. Quant à François, il était alors chez Dailymotion. Mais on a réussi à le motiver ! Il faut dire que le projet a bien démarré puisqu'on avait déjà la promesse d'un depuis 2008 - une société spécialisée dans les outils de visite virtuelle pou l'immobilier. En plus cette société a signé un contrat pluriannuel, qui a toujours cours aujourd'hui, ce qui a permis de payer des salaires et a validé notre démarche. Ensuite on a gagné le concours SeedCamp de Londres. Même si c'était la deuxième édition et qu'il n'avait pas la notoriété d'aujourd'hui, c'était quand même très sélectif, cela nous a donné confiance et cela nous a apporté 50 000 euros. On a aussi bénéficié d'une couverture médiatique ce qui a fait connaître le projet. Par contre, on a eu des propositions de mentoring mais on a refusé car on pense qu'ils ne voient qu'un morceau de la réalité et que les entrepreneurs sont les mieux placés. On se trompe peut-être ? Je ne sais pas. À la mi-2009, on a embauché Sébastien, qui est motion designer. Au total, on est onze aujourd'hui. Notre façon de fonctionner est de ne pas avoir de doublons pour limiter les coûts. On a beaucoup d'ingénieurs.

3/ Vous ciblez aussi les professionnels ? Et quel est votre modèle économique ?
L'offre se segmente en deux parties : une pour les professionnels, mais on ne parle pas vraiment de B2B, plutôt de self-service. On préfère entrer dans les grands groupes par la porte du développeur, qu'il se saisisse de Stupeflix et l'utilise. Aujourd'hui, on a 40 clients, comme Google, Orange, Publicis avec, dans ce dernier cas, des retombées publicitaires dans des campagnes pour Samsung ou Sprint par exemple. L'autre pan de l'offre est à destination du grand public et des professionnels avec un modèle d'abonnement mensuel. Bien sûr, une vidéo gratuite est proposée pour chaque inscription. On a dépassé le million d'utilisateurs à la fin 2012. On a aussi lancé une offre éducation pour gérer plusieurs comptes élèves. Cela a eu du succès aux États-Unis puisque Google distribue notre application en bundle avec ses Chrome Books dans certains districts, ce qui touche plusieurs milliers d'élèves. Ils utilisent Stupeflix pour des exposés par exemple. Notre business model repose sur la vente de notre service. Pour les entreprises, le coût est de 50 centimes de dollars par minute de vidéo, en 360p. Pour le grand public, l'offre démarre avec un forfait mensuel de 5 dollars pour des vidéos illimitées en 360p aussi, 8 dollars pour du 720p. On a aussi une offre pro à 39 dollars avec des thèmes exclusifs, des vidéos en marque blanche, des vidéos avec droits commerciaux et 130 chansons avec droit d'utilisation commerciale. Pour les revendeurs, c'est la même qualité de service mais pour 59 dollars par mois.

4/ Pourquoi cibler l'international ? Quels sont les défis de Stupeflix ?
On n'a aucune raison de ne pas viser le marché américain. On ne doit pas se restreindre à la France. Par définition, Stupeflix est universel, répond à un besoin dans plusieurs pays, et contient peu de texte, ce qui le rend facilement exportable. On a lancé une version en français récemment. Mais le marché américain est très dynamique, il compte pour plus de la moitié de notre chiffre d'affaires. Après, on a remarqué des singularités. Par exemple, une forte croissance aux Philippines et au Brésil pendant un temps. On veut exploiter la viralité des réseaux sociaux. En fait, très souvent, on prend plein de photos mais on n'en fait rien. Stupeflix permet de partager une expérience comme une naissance, un mariage, un voyage. Sur Facebook, on met souvent les photos par album. Du coup on a développé un robot qui va prendre ces photos automatiquement - après autorisation - et générer une vidéo. On peut aussi importer les photos de Picasa, Flickr ou encore Instagram. Pour 2013, le gros chantier est l'application iOS. Ça n'a pas l'air comme ça, mais le moteur qui permet de créer des vidéos est digne d'un moteur graphique de jeu vidéo. On utilise OpenGL ES notamment. C'est un moteur très puissant est c'est très dur de le porter sur smartphone

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