La R&D francilienne fait grise mine et avec elle « l'économie de la connaissance ». Selon l'Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région Ile-de-France (IAURIF), centre d'analyse et de prospective rattaché au Conseil régional, la croissance des effectifs et des moyens du secteur, privé ou public, est en baisse.
« L'Ile-de-France est certes la seule région française à satisfaire les objectifs de la stratégie de Lisbonne (3% du PIB consacré à la R&D dont deux tiers financés par le privé), mais sa position s'effrite peu à peu, alors que d'autres régions françaises montent en puissance (Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes et PACA) », observe l'IAURIF dans un document sur la rechercherche et le développement publié en novembre dernier.
Bien que les moyens humains consacrés aux activités de R&D en Ile-de-France soient « conséquents » (plus de 134.500 personnes, soit 40,2% du total régionalisé métropolitain), « sur la période 1998-2003, les effectifs de recherche franciliens, privés ou publics, ont connu une croissance trois fois moins rapide (+6,4%) que le reste du territoire (+18,5 %) ». Par ailleurs, la proportion des chercheurs publics travaillant en Ile-de-France est en diminution constante. Ainsi, en 1982, la région comptait 53,2% des chercheurs publics français contre 36,7% en 2003. La même année, les dépenses de recherche de la région ont représenté 3,2% du PIB régional, contre 3,4% en 2001. Dans ce contexte, rajeunir les équipes franciliennes, rendre les études scientifiques plus attractives, renforcer les coopérations entre recherche publique et privée, pallier l'insuffisance de moyens dans la recherche publique et donner plus de visibilité et de rayonnement aux universités françaises, comptent parmi les défis à relever.
« Il s'agit aujourd'hui de trouver le bon équilibre entre le soutien aux secteurs traditionnels, performants, mais dont le poids en France diminue (automobile, aéronautique, pharmacie, fabrication de radio-télé et communication), et le soutien aux champs 'technologiquement' très prometteurs (instruments médicaux, d'optique et de précision, chimie, services informatiques). »
Il faut donc, selon les termes de l'Institut « opter pour un nombre intermédiaire de priorités sectorielles » , des pôles de compétitivité initiés en 2005 (cinq pôles en IDF : Cap Digital, System@tic, Medicen, VMD et Mov'eo avec la Haute-Normandie), au soutien à la création d'entreprises innovantes (accès à l'information, aux dispositifs d'appui, aux financements - notamment européens -, offre de locaux spécifiques, etc.)