A l'heure où Bruxelles promeut la régulation de l'itinérance mobile internationale, le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) et l'UFC Que Choisir réaffirment « l'existence de pratiques anticoncurrentielles qui expliquent les prix aberrants imposés aux consommateurs européens ». Ces derniers seraient « surfacturés à hauteur de 3,52 milliards d'euros par an » sur les appels mobiles passés hors de leur pays d'origine.
D'après Que Choisir : « Les baisses de prix de gros, que les opérateurs ont annoncé avoir mis en oeuvre entre eux, n'ont pas été répercutées aux consommateurs [...] Les opérateurs ont délibérément mis en oeuvre une stratégie qui consiste à sortir des offres à des 'prix faciaux' moins élevés pour affirmer qu'un prix de détail régulé pourrait priver certains consommateurs de ces offres plus attractives ». Dans son communiqué daté du 20 février 2007, l'UFC Que Choisir insiste : « Les opérateurs ont surestimé l'impact économique de la régulation sur le secteur [...] La baisse estimée des investissements, 500 millions d'euros, représenterait 0,5% à 1,5% des investissements totaux dans le secteur en Europe. La rentabilité d'un opérateur (Ebitda) comme le britannique Vodafone baisserait de 0,5% seulement. font donc un aveu implicite de collusion lorsqu'ils menacent d'augmenter à l'unisson les prix des communications nationales ». Dans ce contexte, Que Choisir et le BEUC accusent la GSM Association, regroupement international d'opérateurs mobiles et d'équipementiers, « d'exercer un chantage économique sur les parlementaires pour faire capoter le projet de règlement de la Commission européenne ».
L'été dernier, Bruxelles a dévoilé sa proposition de règlement visant à baisser jusqu'à 70% le coût d'utilisation des mobiles lors de déplacements au sein de l'UE. Pour atteindre cet objectif, la Commission préconise, d'une part, la régulation des prix de gros que les opérateurs se facturent entre eux, d'autre part, un plafonnement des prix de détail. Cette dernière disposition ne satisfait ni le Groupe des régulateurs européens (ERG), ni les opérateurs de réseaux mobiles. Les français Orange et SFR, par exemple, affirment que la régulation aura un impact « significativement négatif » sur le consommateur. L'outil de régulation européen, s'il est validé par le Parlement et le Conseil de l'UE, pourrait être opérationnel dès le second semestre 2007.