Roaming : Loos refuse une baisse radicale des tarifs

Ariane Beky
Publié le 01 mars 2007 à 17h10
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François Loos
A l'heure où Bruxelles prône une baisse radicale des tarifs de l'itinérance mobile internationale (roaming), François Loos réitère son opposition à une régulation communautaire trop stricte.

Dans un entretien accordé au Journal du Net, le ministre français délégué à l'industrie déclare qu'imposer des tarifs trop bas aux opérateurs de téléphonie mobile « ne leur permet pas de recouvrer l'ensemble de leurs coûts, et pourrait orienter les investissements à la baisse, notamment dans la 3G, ce qui pourrait impliquer une moindre baisse des tarifs nationaux ». Autrement dit, si les opérateurs ne peuvent plus réaliser de confortables marges sur les appels mobiles passés par leurs abonnés à l'étranger, le manque à gagner pourrait se traduire par une hausse des tarifs locaux.

L'UCF-Que Choisir fulmine ! Selon l'association française et le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), la persistance de « pratiques anticoncurrentielles » explique les tarifs aberrants imposés aux consommateurs européens. Ces derniers seraient « surfacturés à hauteur de 3,52 milliards d'euros par an » sur les appels mobiles passés hors de leur pays d'origine, ont indiqué les deux organisations la semaine dernière. Elles accusent la GSM Association, regroupement international d'opérateurs mobiles et d'équipementiers, « d'exercer un chantage économique sur les parlementaires pour faire capoter le projet de règlement de la Commission européenne ».

L'été dernier, Bruxelles a dévoilé une proposition de règlement visant à baisser jusqu'à 70% le coût d'utilisation des mobiles lors de déplacements au sein de l'UE. Pour atteindre cet objectif, la Commission préconise, d'une part, la régulation des prix de gros que les opérateurs se facturent entre eux, d'autre part, un plafonnement des prix de détail. Cette dernière disposition ne satisfait ni le Groupe des régulateurs européens (ERG), ni les opérateurs de réseaux mobiles. Certains gouvernements, dont le gouvernement français, ont ouvertement déclaré leur opposition à ce projet. Aux yeux de François Loos, « une application du règlement européen sans aménagement » est synonyme de « glissement vers une économie administrée », néfaste aux entreprises comme aux consommateurs.

L'outil de régulation européen, défendu par Viviane Reding, commissaire en charge de la société de l'information et des médias, pourrait être opérationnel dès le second semestre 2007, s'il est validé par le Parlement et le Conseil de l'Union européenne.
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