NBIC : En route vers une troisième convergence

Jérôme Bouteiller
Publié le 25 avril 2007 à 12h02
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Après une première convergence entre informatique et télécom puis une seconde entre informatique et monde bancaire, la Fédération Internet Nouvelle Génération (FING) a décidé de préparer les esprits à une nouvelle révolution technologique : la convergence de la technologie, de la physique, de la chimie et de la biologie, quatre disciplines regroupées sous un même terme : NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Infotechnologies et Sciences Cognitives).

«L'internet est en train de sortir des écrans pour s'intégrer à des objets communicants comme les puces RFID, qui en 2006, sont devenues plus nombreuses que le nombre d'humains connectés au net. Demain, ces objets communicants deviendront intelligents grâce aux nano systèmes. Nous les trouverons partout, y compris dans notre propre corps pour réparer voire améliorer l'homme. C'est pour présenter ces NBIC mais également tordre le coup aux idées reçues que nous avons décidé de nous associer à l'Université Descartes, à l'ISEP et à l'Ecole de Biologie industrielle pour organiser cette journée» a expliqué en introduction Jean-Michel Cornu, Directeur Scientifique de la FING.

Dans un domaine dont le marché pourrait atteindre 1000 milliards de dollars en 2015 et mobiliser plus de 2 millions d'ingénieurs à travers le monde, la Chine et les États-Unis investissent en masse. En partenariat avec l'Union européenne, la France semble également vouloir relever le défi des NBIC, notamment au sein du Minatec un pôle d'excellence dans les nanotechnologies, ouvert l'année dernière à Grenoble.

Cette mobilisation se justifie, en premier lieu dans l'informatique, où le modèle actuel, basé sur le silicon et le processeur, pourrait faire face à un "mur de la technologie". «Au-delà de 2020, nous atteignons les limites physiques de miniaturisation des Processeurs. Il faut explorer de nouvelles pistes comme les nanotubes de carbone (CNT), la magnétorésistance géante (GMR), l'utilisation de l'électron, de l'optique voire du calcul quantique, dont la capacité de superposition d'états ouvre des perspectives plus larges que le calcul binaire» a expliqué Jean-Claude Boudenot, chercheur chez Thalès et enseignant à l'ISEP.

Mais loin de se limiter aux seules NTIC, cette révolution pourrait également avoir de nombreuses applications dans les transports (ailes flexibles en nanotubes de carbone), la construction (matériaux auto nettoyants), l'aéronautique (nanocéramiques), l'énergie (cellules photovoltaïques chlorophylliennes) et bien entendu dans la biologie, avec un champs d'applications particulièrement large, allant des implants optiques du professeur Makoto Ishida aux nanorobots capables de diffuser des médicaments ou de détruire des cellules cancéreuses. «La biotechnologie existe depuis l'invention de la fermentation de la bière. Aujourd'hui, ces techniques se multiplient dans l'agroalimentaire avec les OGM, dans la pharmacie avec la synthèse des protéines (pharmaco génomique ) et demain dans la bioinformatique» a confirmé Simone Bateman, Chercheuse au CNRS et au CERSES (centre de recherche sens, éthique, société).

Couvrant également les neurosciences, la cognition augmentée, la biométrie sans oublier les problématiques éthiques voire philosophiques, cette journée sur les NBIC confirme en tout qu'une nouvelle révolution dont l'issue pourrait non seulement révolutionner la technologie mais également la nature même de l'espèce humaine..
Jérôme Bouteiller
Par Jérôme Bouteiller

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