Dans un entretien publié jeudi sur le site de BBC News, Peter Fleischer, responsable de la protection des données de Google pour l'Europe, a convenu que la politique de confidentialité du moteur reste « vague ». Cette affirmation fait suite à la demande de justification d'un organisme européen, l'Article 29 Working Party, concernant la conservation de données jusqu'à 24 mois par Google.
Ces données, mots clés, adresses IP et détails des cookies, ne sont plus conservées indéfiniment par le groupe Internet américain. Depuis mars dernier, le moteur de recherche et spécialiste des liens sponsorisés a décidé de rendre anonymes ses fichiers de logs après une période de 18-24 mois « afin que les données ne puissent plus être associées à tel ou tel individu ». La période, bien que limitée, reste trop longue aux yeux du Working Party européen et du gouvernement norvégien. D'autres, comme Microsoft, craignent que le rachat pour 3,1 milliards de dollars de Doubleclik par Google, ne réduise la concurrence sur le marché de publicité en ligne. Les critiques s'interrogent également sur le volume de données personnelles que Google sera en mesure de collecter. La Commission US du commerce (FTC) a ouvert une enquête 'antitrust' sur ce projet de rachat.
Interrogé par BBC News sur ces problématiques, Fleischer a réaffirmé que la conservation des données de recherches web est nécessaire pour améliorer les services de Google et les protéger contre les hackers. Néanmoins, le juriste convient que le groupe peut « mieux faire » en matière d'explications concernant le partage d'informations 'utilisateurs' avec des sociétés tierces. « Maintenir la protection des données personnelles c'est fondamental » a-t-il souligné, avant de préciser : « Dans des circonstances très limitées, nous partagerons des données avec des tiers. Mais nous ne leur transférerons jamais, y compris aux annonceurs, des informations qui puissent personnellement identifier nos utilisateurs ».
Pour tenter de convaincre, Peter Fleischer a insisté : « Le but de Google est d'être aussi transparent que possible avec ses utilisateurs concernant la confidentialité. Cette transparence crée la confiance. Nous réussirons ou nous échouerons en fonction de la confiance que nous accordent les internautes ».