L'inventeur du photocopieur qu'est Xerox poursuit ses recherches au niveau des procédés d'impression. Après le « papier auto-effacable » qui supprime de lui-même les informations imprimées au bout de 16 heures, l'entreprise s'intéresse à l'encre invisible (également appelée « encre sympathique »).
L'encre qu'elle développe n'a toutefois plus grand-chose à voir avec les recettes traditionnelles d'encres invisibles, qui invitent à tremper sa plume dans du jus de citron et à utiliser une flamme de bougie en guise de révélateur. Il s'agit en effet ici d'inscriptions fluorescentes, que seuls des ultraviolets pourront mettre en évidence. Ce procédé pourrait être utilisé pour la sécurisation des documents. Ainsi, en appliquant aux chèques le système de vérification bancaire déjà en vigueur sur certains billets de banque, il pourrait être possible pour le commerçant de comparer une signature invisible imprimée sur un chèque avec celle apposée par l'acheteur au moment de la vente.
Outre les perspectives qu'elle ouvre, cette encre a le mérite de ne pas nécessiter de cartouche d'encre spéciale, le rendu fluorescent étant obtenu par réaction avec le papier qui contient une substance fluorescente destinée à blanchir les feuilles. Il serait ainsi possible, avec une imprimante quatre couleurs, de continuer à imprimer des documents classiques tout en « marquant » certains d'entre eux d'une inscription fluorescente. Malgré son caractère relativement bon marché, cette solution devrait au moins dans un premier temps rester cantonnée aux grandes entreprises et institutions bancaires. Pour le commun des mortels, le jus de citron semble encore avoir de l'avenir.