Seize ans ont passé depuis la publication de la v2. L'une des dernières modifications apportées au dernier des quatre « drafts », ou ébauches, de la nouvelle mouture, concerne l'accord passé entre Novell et Microsoft. Elle vise à contrer les limitations imposées par ce partenariat qui établit que Novell et ses clients sont couverts par Microsoft si ce dernier décidait d'intenter des poursuites relatives à d'éventuelles violations de sa propriété intellectuelle. Afin de minimiser la portée de ce type d'accord, jugé « discriminatoire », la GPL v3 prévoit qu'ils doivent être étendus à tous, ou ne pas être.
Elle précise par ailleurs que les produits qu'elle couvre ne peuvent entrer dans le cadre de mesures techniques de protection, ou de tout autre logiciel destiné à limiter l'usage qui est fait d'un logiciel. Elle étend également la compatibilité avec d'autres types de licence, de façon à faciliter son adoption. La GPL v3 devrait par exemple simplifier les choses pour un éditeur comme MySQL, dans la mesure où elle ne pose aucune barrière à l'utilisation conjointe d'une base de données dont le fonctionnement est protégé par la licence GPL alors que le logiciel client, le PHP, est régi par un autre régime de licence.
Cette version 3 prend également des mesures contre le phénomène dit de la « Tivoisation », du nom de la marque Tivo, bien connue aux Etats-Unis et spécialisée dans les enregistreurs vidéo numériques de salon. Tivo utilise des logiciels libres soumis à la licence GPL et n'en interdit pas l'accès, mais bloque de façon matérielle le fonctionnement de versions modifiées de ces derniers. Ce type de pratique prohibera désormais la distribution sous licence GPL v3. Depuis la publication de cette licence, le 29 juin dernier, quelques premiers projets ont déjà été déposés.