Telefónica se voit infliger une amende de 151.875.000 euros « pour avoir gravement abusé de sa position dominante sur le marché espagnol de l'accès haut débit », a indiqué la Commission européenne mercredi 4 juillet 2007.
L'opérateur espagnol est accusé d'avoir imposé, de septembre 2001 à décembre 2006, « des prix déloyaux sous forme de compression des marges entre les prix de gros facturés à des concurrents et les prix de détail facturés à ses propres clients ». Ces pratiques ont affaibli les concurrents de l'opérateur, obligés « d'essuyer des pertes s'ils souhaitaient rivaliser avec les prix de détail pratiqués par Telefónica ». Résultat, poursuit l'exécutif européen, « les consommateurs espagnols paient 20% de plus que la moyenne de l'UE des 15 (non des 25) pour ce service. Le taux de pénétration sur le marché espagnol de l'accès haut débit est de 20% inférieur à la moyenne de l'UE des 15, et sa croissance de 30% inférieure ».
Bruxelles avertit : « La décision d'aujourd'hui devrait dissuader d'autres opérateurs historiques d'adopter un comportement analogue, sur le marché de l'accès Internet haut débit, mais aussi en ce qui concerne leur positionnement par rapport au lancement et au développement de nouveaux services, notamment les offres Triple Play (Net/TV/Tel) ». On pense, en particulier, à Deutsche Telekom, dont l'approche du très haut débit fait l'objet d'un recours devant la Cour de justice des Communautés européennes, et à , dont la filiale Internet (ex-Wanadoo) s'est vue infliger, en 2003, une amende européenne de 10,35 millions d'euros. Depuis cette sanction, le marché français du haut débit compte parmi les plus compétitifs d'Europe.