« Fermement opposée à la vente des Echos » à l'industriel LVMH, la rédaction du quotidien français invite la blogosphère à soutenir son action en faveur de « l'indépendance du titre et de son équipe rédactionnelle ». Dans un message électronique diffusé jeudi 12 juillet 2007, la société des journalistes des Echos propose un appel à soutien, une liste de signataires ainsi que des bannières qu'elle souhaite voir « sur des sites Internet et blogs influents ».
Comment en est-on arrivés là ? LVMH, multinationale du luxe dirigée par le français Bernard Arnault, détient La Tribune depuis 1993. Aujourd'hui, LVMH souhaite se séparer du second quotidien financier français et faire l'acquisition du numéro un du secteur, Les Echos, détenu, à ce jour, par le groupe d'édition britannique Pearson (Financial Times). Au-delà de la volonté affichée de « préserver l'indépendance et le pluralisme de la presse », les journalistes des Echos, comme ceux de La Tribune, craignent pour leur avenir.
La presse quotidienne nationale (PQN) se porte mal : chute des ventes, revenus publicitaires en baisse, coûts de production élevés (rédactions de plusieurs dizaines de journalistes, impression, diffusion des titres). La crise ne date pas d'hier, le Web a simplement amplifié le phénomène de dispersion du lectorat. D'après la direction du développement des médias (DDM), le chiffre d'affaires de la PQN a baissé de plus de 15% entre 1990 et 2005. Par ailleurs, la concentration du secteur est globale. Aux Etats-Unis, le groupe Dow Jones (Wall Street Journal) - qui lui se porte bien - est convoité par News.Corp, l'empire multimédia (Fox, Sky, 20th Century Fox, MySpace...) détenu par le magnat australien Rupert Murdoch.