Lors d'un entretien accordé à BBC Radio 4, mercredi, Vinton Cerf, pionnier du Net, a rejeté les appels en faveur d'un contrôle strict de la Toile mondiale. Cerf, chairman de l'ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) et chef évangéliste chez Google, a rappelé qu'Internet est le reflet de la société contemporaine, avec ses côtés sombres (fraudes, virus, pédopornographie...) et ses succès (partage de l'information, communication, libre expression, etc.)
Si les acteurs de l'Internet ont intérêt à prévenir les dérives, ces problématiques concernent davantage la société dans son ensemble que la technologie. « Si le reflet d'un miroir ne vous plaît pas, ça n'aidera pas de réparer le miroir, mieux vaut s'occuper du reflet », a poursuivi l'informaticien américain de 64 ans. Avant d'ajouter : « Nous avons un travail à faire, collectivement en tant que société, pour traiter les problèmes que nous découvrons sur le réseau. Nous devons affronter ces problèmes directement ».
L'entité, Etat ou organisation, qui souhaiterait réguler le Réseau de manière centralisée se placerait sur « un terrain glissant ». Où mettre les limites et selon quels critères ? Le parti conservateur britannique s'est récemment prononcé pour une limite de l'accès des jeunes aux sites de partage de vidéos tels que YouTube. Le Japon a confirmé, cette semaine, travailler au développement d'un réseau qui viendrait remplacer Internet afin de régler les problèmes liés à la sécurité et à la qualité.