Très actif sur le front de la défense de ses brevets (ainsi qu'en témoignent les nombreux procès qui l'ont opposé et l'opposent encore aux fabricants d'encres compatibles), Hewlett-Packard vient de montrer qu'il était capable de valoriser sa propriété intellectuelle d'une façon plus sereine.
Le géant américain, qui alimente largement le marché en ordinateurs et imprimantes, s'est ainsi associé à Crospon, un développeur de dispositifs médicaux Irlandais, pour proposer des patchs médicaux. Quel rapport entre les deux domaines direz-vous ? Une technologie - celle des micro-aiguilles utilisées pour éjecter l'encre des têtes d'impression -, qui après avoir fait ses preuves au cœur des « PhotoSmart » et autres « Deskjet » devrait servir de plate-forme de diffusion pour les médicaments.
Pour expliquer les avantages de son système de micro-aiguilles, HP tente deux comparaisons, l'une avec les patchs classiques tels que ceux bien connus des futurs ex-fumeurs, l'autre avec les aiguilles traditionnelles. Le système mis au point par HP permettrait d'une part d'éviter le barrage naturel opposé par la peau aux patchs transdermiques et, d'autre part, d'adopter des dosages plus faibles et plus précis en injectant les médicaments directement dans les vaisseaux sanguins qui irriguent l'épiderme. Autres avantages du nouveau dispositif : la possibilité de délivrer plusieurs remèdes à la fois, la diffusion contrôlée et l'absence de douleur.
Moyennant le versement de royalties, HP a donc cédé à Crospon la licence de ses droits de propriété intellectuelle sur le patch inventé par son centre de recherche. Une histoire qui devrait inciter à inventer de nouveaux débouchés aux quelques 30 000 brevets qui constituent le portefeuille d'HP...