Universal : un abonnement pour détrôner iTunes ?

Alexandre Laurent
Publié le 15 octobre 2007 à 18h03
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Entre et Universal, le torchon n'a pas fini de brûler. Quelques mois après avoir refusé de renouveler le contrat qui la lie à la firme dirigée par Steve Jobs, la maison de disques étudierait selon BusinessWeek la mise en place d'un nouveau dispositif commercial visant à s'affranchir des intermédiaires comme l'iTunes Store. La piste étudiée serait celle d'un abonnement autorisant un accès illimité au catalogue des maisons de disques partenaires. Nom de code : Total Music. Une sorte de « licence globale » directement gérée par l'industrie de la musique ?

Les ventes de disque ne cessent de baisser, et la musique numérique ne se développe pas assez vite pour compenser le manque à gagner. Bien qu'iTunes soit devenu l'un des principaux vendeurs de musique au monde, le modèle du tarif unique érigé au rang de loi par Steve Jobs et Apple déplait foncièrement à l'industrie qui préfèrerait valoriser les artistes ayant le vent en poupe pour dégager des revenus plus importants. Partant de ce constat, les maisons de disques étudient les pistes qui leur permettraient de dynamiser le marché de la musique sur Internet tout en se démarquant du modèle iTunes.

Doug Morris, PDG d'Universal Music, envisagerait la mise en place d'un système d'abonnement en collaboration avec les fabricants de baladeurs ou de téléphones mobiles. Ceux-ci reverseraient cinq dollars par mois et par appareil vendu aux maisons de disque qui se répartiraient les sommes collectées, et le consommateur aurait alors accès gratuitement aux catalogues concernés. Pour offrir ce service, les fabricants pourraient vendre leurs baladeurs à des prix plus élevés, de façon à ne pas être pénalisés par le paiement de ces cinq dollars mensuels.

Bonne affaire pour le consommateur, qui bénéficierait d'un accès gratuit et illimité à un large catalogue pour quelques dizaines de dollars supplémentaires au moment de l'achat de son baladeur, mais bonne affaire également pour les fabricants qui, selon Morris, verraient leurs ventes augmenter du fait de cette offre attractive. Le PDG d'Universal aurait déjà rallié son concurrent Sony BMG à sa cause, et serait en pourparlers avec Warner Music.

Reste à convaincre les fabricants de baladeurs comme Sony ou Microsoft avec son Zune, mais également les spécialistes de la téléphonie mobile tels que Nokia, Samsung ou Sony Ericsson, qui multiplient les « musicphones ». Si Sony semble avoir perdu toute velléité de commercialiser lui-même de la musique en ligne depuis la fermeture de Sony Connect, les fabricants de mobiles seront peut-être plus difficiles à convaincre. Comme les opérateurs mobiles, ils misent en effet beaucoup sur le service pour faire monter le revenu moyen généré par chaque abonné, et ne verront sans doute pas d'un bon oeil une tentative d'éviction des intermédiaires qui assurent le relais entre l'industrie de la musique et le consommateur.
Alexandre Laurent
Par Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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