La première thématique a notamment été abordée par Frédéric Couchet, Délégué Général de l'APRIL. L'association, qui milite pour promouvoir et protéger le logiciel libre, a profité de l'occasion pour faire un bilan de l'initiative EUCD.Info, destinée à lutter contre la directive EUCD dont la loi DADVSI est la transposition française. Un bilan en demi teinte, puisque comme Frédéric Couchet l'a admis, la loi a été votée. Il estime malgré tout que la pression exercée par l'association, et notamment le succès de la pétition en ligne, a contribué à faire bouger les mentalités et à imposer l'APRIL comme un acteur crédible. Frédéric Couchet est également revenu sur le site Candidats.fr dont le but est de sensibiliser les élus aux problématiques du logiciel libre, en leur faisant notamment signer un Pacte du Logiciel Libre. Plus de 60 députés élus ont actuellement signé le pacte et la mobilisation continue à l'approche des élections municipales.
Tristan Nitot parle de l'avenir de Mozilla
Annoncé pour une présentation de Firefox 3, Tristan Nitot dont la venue est toujours un moment fort des JDLL, a d'emblée dissipé les malentendus : le président de Mozilla Europe a tout de même procédé à une brève démonstration de la version alpha du navigateur, mais son intervention était principalement axée sur l'avenir de Mozilla, et notamment celui, controversé, de Thunderbird. Selon Nitot, la polémique autour de l'avenir de Thunderbird provient essentiellement de difficultés de communication : « le projet fonctionne mais Thunderbird compte entre 5 et 10 millions d'utilisateurs, soit beaucoup moins que Firefox. Quand il y'avait un conflit de ressources entre les deux projets, l'arbitrage se faisait généralement en faveur de Firefox, ce qui nous a poussé à chercher une solution pour que Thunderbird évolue plus rapidement. Certains ont alors pensé qu'on voulait se débarrasser de Thunderbird ». Tristan Nitot se veut confiant au sujet de la filiale de Mozilla dédiée au client mail (voir notre brève Mozilla crée une société dédiée à Thunderbird), rappelant qu'elle dispose d'un budget de 3 millions de dollars pour gérer un seul projet, alors que la Fondation Mozilla, à sa création, devait se contenter d'un million pour gérer la suite Mozilla, Firefox et Thunderbird. Il a également évoqué quelques pistes pour l'évolution du logiciel, telles que l'ajout d'un agenda partagé, l'intégration avec des réseaux sociaux ou encore la VoIP.
L'autre chantier de Mozilla est le moteur Mozilla 2, qui doit prendre la suite de Gecko, et notamment équiper la version mobile de Firefox dont le projet a récemment été révélé (voir notre brève Mozilla prépare la version mobile de Firefox). Mozilla 2 a pour principal but de simplifier le code afin de le rendre plus simple à maintenir et permettre son exécution sur des plates-formes mobiles. Fidèle à son franc parler, Tristan Nitot a renvoyé les solutions existantes dans les cordes : « aujourd'hui, on a le choix entre des navigateurs mobiles qui ne sont pas très bons, et des navigateurs en Java, c'est à dire de la m... ». Il estime néanmoins que le marché du navigateur mobile n'est pas encore mur et que Mozilla a une place importante à y jouer : « Le marché est actuellement verrouillé par les fabricants de téléphones et les opérateurs mais c'est en train de changer avec l'iPhone et peut être le Google Phone (...) Nous avons créé Mozilla pour briser le monopole de Microsoft et nous nous réjouissons de la concurrence de Webkit (NDLR : moteur utilisé par Safari) ou Opera, mais il n'y a pas de raision que Mozilla ne soit pas sur ce marché. D'ailleurs, tous les efforts que nous réalisons sur le mobile bénéficieront également au desktop. Même si on se plante, on disposera toujours d'un navigateur au code mieux optimisé ».