La blogosphère italienne fulmine contre Romano Prodi, président du Conseil des ministres, depuis le feu vert donné à un projet de loi sur l'édition, le 12 octobre dernier. Ce projet prévoit que toute personne ayant « une activité éditoriale », web inclus bien évidemment, devra se faire enregistrer auprès de l'Autorité italienne en charge des communications. Faute de précisions, les blogueurs s'estiment menacés.
Les auteurs de blogs hébergés en Italie se retrouveraient dans l'obligation de s'inscrire sur un registre, de présenter un certificat et de payer une taxe. Dans des billets datés des 19 et 20 octobre 2007, le blogueur, humoriste et activiste italien Beppe Grillo, s'est indigné : « Quel internaute se soumettra à une telle procédure pour créer un blog ? » Avant d'ajouter : « 99% des blogs risquent de fermer. Si la loi passe au Parlement, ce sera la fin d'Internet en Italie ».
Depuis, l'initiateur du projet de loi et bras droit de Romano Prodi (coalition de centre-gauche), Ricardo Franco Levi, sous-secrétaire du président du Conseil, a nié vouloir « museler Internet » et la liberté d'expression. De son côté, Paolo Gentiloni, ministre des communications du gouvernement Prodi, a déclaré sur son site que l'alerte mise en ligne par Beppe Grillo était « justifiée ». Tentant de calmer les débats, le ministre a affirmé : « Le projet de loi sur l'édition approuvé en Conseil des ministres sera corrigé, car la règle sur l'enregistrement des sites Internet n'est pas claire et donne lieu à des interprétations absurdes et restrictives ».